Les petits blocs opératoires en sursis

Roselyne Bachelot dit en effet vouloir prendre « le temps de réexpliquer les raisons des fermetures » des petits blocs opératoires - -
Le ministère de la Santé devait publier d’ici la fin de ce mois de juillet, un décret officialisant la fermeture des 54 services hospitaliers ayant pratiqué moins de 1.500 opérations par an entre 2007 et 2009. Mais Roselyne Bachelot a annoncé que sa publication était repoussée, sans toutefois donner de nouvelle date.
Sont notamment concernés, les hôpitaux de : Paimpol (Côtes-d'Armor), Douarnenez (Finistère), Clermont (Oise), Péronne (Somme), Hazebrouck (Nord), Issoire, Ambert, Thiers, Riom (Puy-de-Dôme) ou encore Lannemezan (Hautes-Pyrénées)…
« Un tel ras-le-bol que le gouvernement n’a pas voulu en rajouter »
Pour Roselyne Bachelot, c’est un peu « reculer pour mieux sauter ». Car il s’agit d’un report et non d’une annulation. Il faut dire qu’une parution du décret pendant l’été aurait été vivement critiquée et surtout, la ministre de la Santé a voulu apaiser les tensions avec les élus locaux. Pour Michel Antony, président des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, « ça prouve qu’on ne peut plus faire aussi vite et aussi mal qu’autrefois. […] Il y a un ras-le-bol qui fait que le gouvernement n’a pas voulu en rajouter », ajoute-t-il.
Roselyne Bachelot dit en effet vouloir prendre « le temps de réexpliquer les raisons de ces fermetures ». Pour cela, elle souhaite lancer une mission d’information à la rentrée, une sorte de commission dans laquelle siègeraient un préfet, des élus et des médecins, et qui pourra être saisie par les villes dont le bloc opératoire risque d’être fermé. Le ministère espère avec cette concertation, démontrer que là où les services de chirurgie ont disparu, les hôpitaux n’ont pas fermé.
« Des moyens pour moderniser et soutenir les petits hôpitaux »
Les élus locaux opposés aux fermetures, saluent le report du décret, mais réclament toujours plus de moyens pour que les petits hôpitaux se modernisent et se mettent aux normes, comme l’explique Martin Malvy, président PS du Conseil régional de Midi-Pyrénées et président de l’Association des petites villes de France : « Nous avons aussi demandé de prévoir une dotation spécifique pour la modernisation et le soutien des petits hôpitaux, et d’organiser la concertation sur le terrain. Nous sommes favorables à la mutualisation, au rapprochement entre établissements. Donc, j’espère que derrière le fait de différer le décret, il y a aussi cette volonté de changer d’orientation dans l’évolution de l’offre de soins sur le territoire, notamment à partir des petits hôpitaux ».
« Un décret-dialogue, plutôt qu’un décret-couperet »
Favorable à la réforme des hôpitaux prévue par le gouvernement, le député des Alpes-Maritimes Jean Leonetti, président de la Fédération hospitalière de France (FHF) et vice-président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, se réjouit de ce report du décret. Persuadé que « la mutation se fera dans la tranquillité », il explique avoir toujours préféré « un décret-dialogue, plutôt qu’un décret-couperet ».