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"Jamais vu ça en 43 ans": le ciel de Brest envahi par environ 150.000 étourneaux

Vol d'étourneau à Ajaccio le 17 novembre 2020 (ILLUSTRATION)

Vol d'étourneau à Ajaccio le 17 novembre 2020 (ILLUSTRATION) - Pascal POCHARD-CASABIANCA © 2019 AFP

Les oiseaux migrateurs sont particulièrement nombreux dans le ciel brestois cet automne, en raison du réchauffement climatique. La ville doit intervenir, alors qu'ils dégradent l'espace public.

Une nuée d'oiseaux inhabituelle. À Brest, dans le Finistère, les étourneaux sont observés en très grande quantité cet automne, près de 150.000 selon un fauconnier. Ce phénomène inhabituel est une des conséquences du réchauffement climatique.

"Cela fait 43 ans que je suis fauconnier, et je n’avais jamais vu une telle masse d’étourneaux, ni à Brest ni ailleurs", lâche Paul Johnson, membre de la fauconnerie de Bretagne à la ville de Brest.

Selon lui, on compte environ 150.000 étourneaux dans le ciel de Brest ces derniers jours. "C'est énorme", souligne-t-il.

Un étourneau près du musée du Louvre, à Paris, le 22 mars 2012
Un étourneau près du musée du Louvre, à Paris, le 22 mars 2012 © Jacques DEMARTHON / AFP

Ce petit oiseau à plumage sombre migre à l'automne depuis le nord et l'est de l'Europe vers le Sud-Ouest à la recherche de nourriture. Ils passent la plupart du temps en groupe, formant des nuées parfois impressionnantes.

Le réchauffement climatique en cause

Le phénomène est confirmé par la ville de Brest.

"Nous sommes confrontés à une colonie beaucoup plus dense que les années passées", abonde l'adjoint au maire Xavier Hamon.

L'évolution s'explique, selon lui, par le changement de climat actuel. L'été ayant joué les prolongations cette année, les périodes de migration des étourneaux ont changé.

Par ailleurs, ces oiseaux "ont trouvé refuge dans des arbres qui, en raison du réchauffement climatique, perdent leurs feuilles beaucoup plus tardivement", avance-t-il. Ils sont donc nombreux à prolonger leur séjour dans nos contrées.

Ce qui cause divers désagréments pour les Brestois. En effet, les fiantes couvrent en nombre la chaussée, les véhicules et le matériel urbain.

Des faucons en renfort pour les chasser

Pour éviter les risques de glissades ou les dégradations de l'espace public, la mairie a décidé d'agir. La fauconnerie de Bretagne intervient donc actuellement "tous les soirs de la semaine", selon la ville de Brest.

Un faucon est chargé de faire fuir les oiseaux. "Juste sa présence sur mon gant fait fuir les étourneaux. Je le fais ensuite voler à 50 m des oiseaux. Il ne chasse pas, il effraie", assure Paul Johnson à Actu.fr.

Si le procédé est habituel, la fréquence de passage a dû être modifiée exceptionnellement cette année. "D’habitude, nous n’avons qu’à intervenir en novembre pour juguler ce flux migratoire naturel. C’est la première fois que nous devons encore intervenir en décembre", indique le fauconnier.

Juliette Desmonceaux