Mort d'Émile: l'avocate du grand-père considère "la piste intrafamiliale fermée"

Il y a deux ans jour pour jour, le jeune Émile disparaissait dans le hameau du Haut-Vernet dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ce mardi 8 juillet 2025, après la découverte du crâne de l'enfant et son enterrement, l'enquête est encore ouverte et des zones d'ombre subsistent.
La piste criminelle reste aujourd'hui privilégiée. Dans sa dernière déclaration, le procureur de la République avait précisé que "la piste intrafamiliale n'était pas complètement fermée". Pourtant, selon Maître Isabelle Colombani, avocate du grand-père d'Émile, Philippe Vedovini, cette page est tournée.
"En ce qui me concerne, je considère que la piste intrafamiliale est fermée", a affirmé l'avocate pour la première fois en direct sur BFMTV.
"Trois mois se sont écoulés (depuis les gardes à vue des membres de la famille d'Émile, NDLR). Vraisemblablement à ce jour, les enquêteurs travaillent sur d'autres pistes", poursuit l'avocate.
"Une affaire d'envergure"
Plusieurs éléments poussent l'avocate a affirmé la fin de la piste intrafamiliale. "Nous ne sommes pas dupes: c'est une affaire d'envergure, on a mis tous les moyens sur le plan de la gendarmerie, il y a deux magistrats instructeurs. Si des éléments à charge contre la famille étaient rentrés (...) je ne serai pas là ce matin", balaye Isabelle Colombani.
De plus, elle rappelle que le procureur a déclaré que le crâne d'Émile tel qu'il a été découvert a été déposé sur le chemin peu de temps avant d'avoir été trouvée par une randonneuse.
"Je sais que les enquêteurs ont étudié tous les déplacements de la famille, et bien évidement ils ont dû pouvoir constater qu'aucun membre de la famille ne s'est rendu au Haut-Vernet avant la mise en situation et entre la mise en situation et la découverte du crâne, pour intervenir et y déposer le crâne."
Isabelle Colombani note également un élément qu'elle a "lu dans la presse", en l'absence d'un "rapport capitale qu'elle attend depuis un an": la présence de "deux ADN dégradés sur les vêtements d'Émile. "Des ADN dégradés aujourd'hui, on peut les reconstituer, et j'espère que l'on pourra retrouver à qui ils appartiennent."
Néanmoins, à la suite des propos de l'avocate, une source proche du dossier à BFMTV a insisté qu'"aucun élément à ce jour nous permet de dire que la piste intrafamiliale est écartée".
Des gardes à vue "violentes"
Me Isabelle Colombani reste persuadée de l'innocence du grand-père du petit garçon. "Le procureur a bien dit pour quels motifs ces gardes à vue avaient été déclenchées: pour exposer à l'ensemble de la famille des éléments d'enquête que nous n'avions pas, pour confronter les déclarations des uns et des autres..."
Elle rappelle également la grande coopération de son client, qui a répondu à toutes les questions" pendant ses 47 heures de garde à vue. "Il n'y a pas eu une seule question où il a exercé son droit au silence. (...) C'est quelqu'un qui a participé à l'œuvre de justice sans aucune hésitation de sa part."
"Ces gardes à vue étaient somme toute assez violentes, elles avaient le but peut-être de provoquer des aveux. C'était plus à charge qu'à décharge", dénonce-t-elle sur BFMTV.
"On a cherché à faire tomber (Philippe Vedovini)", estime enfin l'avocate.
Les enfants tous suivis psychologiquement
Depuis les gardes à vue des grands-parents, de l'oncle et de la tante du petit Émile en mars dernier, les gendarmes de la section de Recherches de Marseille sont revenus à trois reprises au Haut-Vernet. De "nouvelles pistes" sont encore explorées, a déclaré une source proche de l'enquête à BFMTV.
Me Isabelle Colombani, quant à elle, a déclaré que "la réponse (du crime, NDLR) est au village" du Haut-Vernet.
Les enfants des grands-parents d'Émile sont désormais tous partie civile dans cette affaire. Ils sont également suivis psychologiquement depuis mars dernier, selon l'avocate. Aucun membre de la famille n'est retourné au Haut-Vernet depuis le placement en garde à vue des quatre membres de la famille du garçon. "Tant qu'ils n'auront pas la réponse, c'est difficile de retourner là-haut."
Ils restent, toujours selon Me Isabelle Colombani, "unis" malgré ce drame et ce mystère qui ne "permet pas de faire le deuil".