
Famille
"La réponse est au Haut-Vernet": deux ans après la disparition d’Émile, le récit de l’enquête et de ses zones d’ombre
Sa frimousse, ses cheveux blonds et sa fleur de pissenlit derrière l'oreille hantent la mémoire collective. Deux ans après la disparition d'Émile Soleil, dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) le 8 juillet 2023, on ne sait toujours pas quel scénario a conduit à la mort du petit garçon de deux ans et demi.
Des recherches d'ampleur ont été menées sur le terrain comme dans les laboratoires de la gendarmerie pour comprendre de quoi l'enfant est décédé, sans y parvenir.
Ratissage, découverte des ossements, gardes à vues, pistes explorées... BFMTV.com revient sur les étapes et rebondissements qui ont constellé les investigations depuis leur commencement.
Disparition au Haut-Vernet
8 juillet 2023. Depuis plusieurs dizaines d'années, la famille Vedovini, qui vit à La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), passe ses vacances au Haut-Vernet avec plusieurs de leurs enfants. Cet été-là, Philippe et Anne Vedovini, grands-parents quinquagénaires, se sont vus confier la garde d'Émile, le fils de Marie. À l'âge de 25 ans, elle est elle-même l'aînée de leurs dix enfants.
Dans ce hameau de moyenne montagne, cul-de-sac au bout d'une route départementale, on ne compte qu'une quinzaine de maisons et tout le monde se connaît. On y croise rarement des visages inconnus, si ce n'est ceux de randonneurs de passage. On y vit "comme une famille élargie", les uns veillant sur les enfants des autres. La tranquillité et la confiance règnent. Aussi, ce 8 juillet 2023, lorsque son petit-fils se réveille de sa sieste et s'en va jouer dans le jardin vers 17 heures, Philippe Vedovini le laisse vaquer à ses occupations.
Mais un quart d'heure plus tard, plus un signe du petit garçon. Émile s'est volatilisé entre 17 heures et 17h15. La famille se met à sa recherche, mais rien n'y fait: l'enfant reste introuvable.
"Ils sont dans une grande, grande inquiétude, qui grandit au fil du temps", commente alors auprès de BFMTV le maire du Vernet, François Balique.
À 18 heures, la famille se résigne à contacter la gendarmerie, et d'importantes recherches sont organisées dans le village et ses alentours. Rapidement, deux pelotons de gendarmerie de haute-montagne, une équipe cynophile et deux hélicoptères quadrillent tout le secteur.
"On est face à quelque chose d'important, de plutôt rare pour le territoire", confie Valentin Doyen dans le podcast de BFMTV Émile, l'impasse du Haut-Vernet. A l'époque chef de bureau à BFM DICI, il est le premier journaliste à être alerté sur l'affaire. "Je me renseigne puisque la disparition d’une personne c’est plutôt rare, et celle d’un enfant encore plus", raconte-t-il. Quelques heures plus tard, des journalistes de toute la France convergent vers le Haut-Vernet.
Le 9 juillet, le parquet de Digne-les-Bains ouvre une enquête pour "disparition inquiétante".
Dans un "élan de solidarité formidable", comme le décrit François Balique, des personnes de tout le département, jusqu'aux membres des clubs de randonnée locaux, viennent prêter main forte pour les recherches. Si la mobilisation est telle, c'est qu'au Haut-Vernet, tout le monde connaît l'enfant blond de deux ans et demi qui fait à présent l'objet d'un appel à témoins.

Tous savent que le petit garçon marche très bien pour son âge et redoutent qu'il ne se soit égaré en s'éloignant un peu trop de chez ses grands-parents. "Il a pu faire quelques distances et se perdre, se cacher", souligne le maire.
On tente tant bien que mal de reconstituer son itinéraire. Deux voisins disent l'avoir vu passer seul, "dans une rue descendante", non loin de la maison de Philippe et Anne Vedovini. Mais difficile de savoir quel chemin le petit garçon a ensuite emprunté. À l'aide de chiens Saint-Hubert, dotés d'un puissant odorat, les gendarmes explorent les différentes pistes. Mais ils se heurtent à la topographie du lieu: le Haut-Vernet est émaillé de recoins escarpés et difficilement accessibles.
Enquêteurs comme bénévoles le savent: lors d'une disparition, surtout celle d'un enfant, les 48 premières heures sont cruciales. Pourtant, cette course contre la montre reste vaine. Deux jours passent sans que l'on parvienne à localiser le petit garçon. Et peu à peu, l'espoir de retrouver Émile vivant s'amincit.
Des recherches infructueuses
11 juillet 2023. Dans le village, l'incompréhension s'installe. "Je ne vois pas comment cela a pu se produire", commente encore le maire, François Balique. "Un gamin de deux ans et demi qui échappe à la surveillance de ses grands-parents, ça arrive tous les jours. Qu'on ne le retrouve plus, ça n'arrive jamais, ce n'est pas possible."
"C’est une histoire complètement folle. On n’arrive pas à comprendre", souffle un habitant.
Toutes les hypothèses sont désormais sur la table: égarement, accident, collision avec un véhicule, rapt... Même l'improbable théorie de l'enlèvement d'Émile par un rapace est un temps imaginée.
Le dispositif se renforce, la gendarmerie crée une cellule d'enquête nationale. Bénéficiant désormais de plus gros moyens, elle étend la zone de ratissage et interdit l'accès au village à l'aide d'un cordon sécuritaire. Aucune trace, aucun indice ne doit être perdu ou souillé par la présence de visiteurs. Des hauts-parleurs diffusent un message de la mère d'Émile à de multiples reprises pendant les recherches. Les membres de la famille présents lors de la disparition sont entendus, au même titre que des habitants du hameau. "Ils ont tout fouillé dans les maisons, même les congélateurs", indique l'un d'entre eux à BFMTV.

13 juillet 2023. Cinq jours après la disparition de l'enfant, les autorités lancent une ultime opération de ratissage, mais ne récoltent pas plus d'indices. Les battues prennent fin sans que l'on sache ce qui est arrivé à Émile. Les recherches se concentrent désormais sur l'étude de la téléphonie et les auditions. Plus encore, les véhicules ayant circulé dans le village intéressent de près les enquêteurs, qui étudient la piste d'une collision de l'enfant avec un véhicule.
Cinq jours plus tard, en raison de la "complexité de l'affaire", le dossier quitte Digne-les-Bains pour le pôle de l'instruction d'Aix-en-Provence. Les faits, quant à eux, seront requalifiés quelques jours plus tard en "enlèvement, détention et séquestration de mineur".
Un huis clos et le soupçon qui monte
Plusieurs semaines s'écoulent sans avancée majeure. À mesure que la possibilité de l'intervention d'une tierce personne s'invite dans les esprits, un climat de suspicion gagne le Haut-Vernet.
"On est vraiment dans un tout petit périmètre avec peu de possibilités qu'un étranger monte dans le village sans être aperçu. C'est tellement petit que tout le monde s'autosurveille", commente en août 2023 Grégory Leclerc, journaliste à Nice-Matin, sur BFMTV.
Les mêmes interrogations entourent aussi les membres de la famille d'Émile. Plusieurs de ses oncles et tantes étaient présents au Haut-Vernet lors de sa disparition. Si des habitants du hameau les décrivent comme "des gens bien", d'autres insistent sur l'éducation "très religieuse", "à l'ancienne", qu'ont inculqué Anne et Philippe Vedovini à leurs dix enfants. "La foi fait aussi partie de leur vie au quotidien", commente auprès de BFMTV.com Me Isabelle Colombani, qui représente le grand-père d'Émile.
Surtout, tout le monde a en mémoire l'affaire du petit Grégory Villemin, enlevé puis retrouvé mort, pieds et poings liés, dans la Vologne en 1984. Les parents avaient reçu plusieurs lettres anonymes de menaces avant le drame, l'enquête s'est rapidement centrée sur la piste intrafamiliale.
Près de quarante ans plus tard, on se demande alors si Émile n'a pas connu le même destin. Mais contrairement à la famille Villemin, le clan Vedovini décide de ne pas parler à la presse et se fait très discret. "Ça les a desservis, parce que dans l'esprit des gens, quand on ne s'exprime pas c'est qu'on a quelque chose à cacher", confie Me Isabelle Colombani.
29 août 2023. Il faudra attendre plus d'un mois et demi pour que Marie et Colomban, les parents d'Émile, sortent du silence. Et choisissent pour ce faire un média bien particulier: le magazine Famille chrétienne, auprès duquel ils livrent un entretien très porté sur la foi. "Parfois, nous sommes submergés par le chagrin et l’angoisse. On désespère un moment, et ensuite on est comme soulevés par l’espérance", explique la mère du petit garçon.
"Nous continuons à implorer le Seigneur. Nous ne tournons pas la page et nous continuons à espérer", poursuit le père d'Emile.
Fausses routes
Septembre 2023. Alors que les investigations se poursuivent, les enquêteurs s'intéressent à un nouvel élément: une dalle de béton située devant une maison bâtie dans un pré, non loin d'une bergerie de fortune, à quelques centaines de mètres de la maison des proches d'Émile. Un sonar y avait détecté une anomalie, quelques jours après la disparition du petit garçon. C'est donc à coups de marteau-piqueur que les recherches se poursuivent, deux mois plus tard. La dalle est complètement détruite, mais encore une fois, les enquêteurs font chou blanc.
Quelques jours après, des plongeurs de la gendarmerie inspectent cette fois un plan d'eau du village d'environ 1.500m2. Mais là non plus, rien à signaler.
Octobre 2023. Une nouvelle perquisition est organisée dans une maison non loin du Vernet, celle de la famille d'un agriculteur de 16 ans. Si le profil de ce dernier intéresse les gendarmes, c'est que le jeune homme est réputé pour rouler régulièrement à vive allure sur son tracteur. A-t-il percuté Émile, puis voulu couvrir l'accident? Des vérifications sont effectuées en ce sens, et la piste est finalement refermée par les enquêteurs.
À son image, plusieurs habitants du village sont entendus par les enquêteurs, mais aucun d'entre eux ne sera mis en examen.
Une "mise en situation" au Haut-Vernet
28 mars 2024. Presque neuf mois après le drame, toujours aucun scénario précis ne se dessine pour comprendre comment Émile s'est volatilisé. Espérant pouvoir porter un regard neuf sur le dossier, les deux juges d'instruction décident d'organiser une "mise en situation". Objectif: reconstituer, sur les lieux des faits et en présence des différents témoins, les instants qui ont précédé et suivi la disparition de l'enfant.
Au total, 17 personnes prennent part à la mise en situation. Parmi eux, les membres de la famille présents le 8 juillet 2023 dans la maison familiale, mais aussi les deux témoins qui ont affirmé avoir vu passer le garçonnet dans une rue descendante. Le premier dit avoir vu l'enfant descendre la rue vers le lavoir du village, c'est-à-dire l'endroit où un chien Saint-Hubert a perdu sa trace, quand l'autre affirme l'avoir vu remonter la rue, un quart d'heure plus tard. Deux versions différentes que les enquêteurs veulent pouvoir mettre en perspective avec cette mise en situation.

Dès 9 heures ce 28 mars, tout le hameau est bouclé. Des journalistes se massent devant les barrières d'interdiction. Une soixantaine de militaires et de gendarmes encadrent la zone et surveillent à ce que rien ne vienne perturber ce nouvel acte d'enquête. C'est dans le froid et sous la pluie que les participants joueront leur partition, chacun leur tour, dix heures durant.
À l'issue, le parquet ne souhaite pas communiquer sur les conclusions de cet acte. Un rebondissement de taille va bien secouer l'enquête deux jours plus tard, pourtant sans lien avéré avec cette mise en situation.
Des ossements découverts
30 mars 2024. Sadia hésite à partir marcher. Elle se résout pourtant à enfiler ses chaussures de randonnée et part arpenter les chemins du Haut-Vernet. Comme les autres habitants du village, elle vit depuis des mois au rythme de l'enquête qui entoure la disparition d'Émile. Alors, en route, une étrange pensée traverse son esprit. Et si elle tombait, pendant cette promenade, sur les restes du petit garçon? "Je me disais 'mais Sadia, si ça tombe sur toi, tu fais quoi? Tu te rends compte si ça tombe sur toi?", raconte-t-elle plus tard à BFM DICI.
Après deux heures de marche environ, elle s'interrompt. En face d'elle, un crâne humain repose en plein milieu du chemin. "Centré, millimétré. C'est comme si quelqu'un avait pris une règle pour mesurer et le mettre au milieu du chemin. C'est impressionnant." Ni une, ni deux, Sadia fait le rapprochement.
"Je savais que c'était lui", lance cette sexagénaire.

Elle rapporte le crâne aux gendarmes, puis les accompagne pour leur désigner l'endroit où elle l'a découvert. Immédiatement, la machine s'emballe. L'ossement est transporté par hélicoptère à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) dans le Val-d'Oise. Une nuit suffit aux experts pour confirmer qu'il s'agit bien du crâne d'Émile. "C'est beaucoup d'émotions, c'est très brutal", commente auprès de BFM Marseille Provence le maire de La Bouilladisse, où vivent les parents du petit garçon.
Une nouvelle fois, l'accès au hameau est totalement bloqué. Les enquêteurs mènent des fouilles complémentaires. Ratissent plus large. Et tombent, deux jours plus tard, sur le tee-shirt, les chaussures et la culotte de l'enfant, "éparpillés sur quelques dizaines de mètres", selon le procureur de la République d'Aix-en-Provence. Un petit bout d'os appartenant à Émile est par la suite retrouvé "dans la même zone que les vêtements, en contrebas du crâne", précise encore Jean-Luc Blachon.
Le laboratoire du professeur Christian Doutremepuich, considéré comme le "pape de l'ADN" et habitué à fournir des expertises sur des dossiers anciens, est alors missionné pour étudier les vêtements du petit garçon.
8 février 2025. Les obsèques de l'enfant sont célébrées dans le Var, à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Au matin, 500 à 600 personnes se rassemblent pour rendre un dernier hommage à Émile avant que son cercueil ne soit inhumé à La Bouilladisse dans l'après-midi. À cette occasion, les grands-parents d'Émile s'expriment publiquement pour la première fois. "Nous souhaitons exprimer notre profonde reconnaissance envers tous ceux qui nous ont soutenus dans cette épreuve", déclarent-ils d'une seule voix à BFM DICI.
Un mois et demi plus tard, ils se retrouveront face aux enquêteurs.
Les grands-parents placés en garde à vue
25 mars 2025. Le jour vient à peine de se lever que des coups résonnent sur la porte de la maison de Philippe et Anne Vedovini à La Bouilladisse. Le couple, ainsi que deux de leurs enfants, sont placés en garde à vue pour "homicide volontaire" et "recel de cadavre". Les grands-parents d'Émile n'ont pas d'autre choix que de suivre les gendarmes, laissant derrière eux quatre de leurs enfants encore mineurs, âgés de 6 à 14 ans.

Si elles apparaissent aux yeux du public comme un énorme rebondissement, ces arrestations s'inscrivent dans la continuité de l'enquête, "dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois, assure le procureur Jean-Luc Blachon.
D'autant que depuis quelque temps, le profil des grands-parents, et notamment du grand-père, intrigue particulièrement. Philippe Vedovini a le statut de témoin assisté dans une enquête bien différente, celle de l'affaire de violences perpétrées au sein du pensionnat de Riaumont, comme l'a révélé le Canard Enchaîné. Le kiné-osthéopathe y avait exercé dans sa jeunesse et a depuis reconnu "des gifles" et "des coups de pied" sur des pensionnaires.
Lors de son placement en garde à vue, Philippe Vedovini "ne bénéficie pas du tout du statut de présumé innocent. C'est un présumé coupable", estime après coup son avocate dans les deux affaires, Me Isabelle Colombani.
"Depuis le départ, il a le statut de coupable idéal au cœur du tribunal médiatique", poursuit l'avocate. "On va faire de lui un bourreau domestique. Je les connais depuis 2023, je me rends régulièrement chez eux, leurs enfants parfaitement heureux et épanouis, comme dans bien d'autres familles."
À l'issue des 24 premières heures, les quatre gardes à vue sont prolongées. Les grands-parents, l'oncle et la tante d'Émile sont cuisinés sur leurs versions et leurs faits et gestes, l'après-midi du 8 juillet 2023. "Les enquêteurs avaient manifestement à cœur de recueillir leur position sur les dernières avancées de l'enquête, des éléments techniques et des témoignages", nous indique Me Julien Pinelli, avocat d'Anne Vedovini. "C'est forcément une épreuve, quelque chose de délicat. Mais elle était aussi très attentive aux éléments présentés, qui montrent le travail des enquêteurs. Elle est avant tout en attente de réponses", commente-t-il encore.
27 mars 2025. Deux jours plus tard, la fin de leur garde à vue leur est notifiée. Tous sont relâchés sans faire l'objet de poursuites. Auprès de BFMTV.com, Me Isabelle Colombani évoque un "soulagement" chez son client, mais "de courte durée". "On se dit que les enquêteurs n'étaient jusqu'ici que sur la piste familiale. Depuis 18 mois, ont-ils d'autres pistes? Est-ce qu'ils enquêtent sur d'autres personnes?", s'interroge-t-elle.
"C'est leur plus grande inquiétude, de ne pas savoir ce qui est arrivé à Émile."
Le même jour, le procureur d'Aix-en-Provence tient une conférence de presse et commente la fin de ces gardes à vues: si les quatre personnes interrogées n'ont pas été mises en examen, la piste familiale n'est pour autant "pas refermée" et pourra être réétudiée si des éléments nouveaux venaient confirmer cette théorie.
Selon son avocat, Anne Vedovini "a très bien compris et parfaitement admis que cette enquête ne pouvait pas écarter la théorie intrafamiliale. Elle a le très fort sentiment que les enquêteurs travaillent aussi pour elle."
Par ailleurs, Jean-Luc Blachon indique que les expertises réalisées dans le dossier confirment que les ossements et les vêtements du petit garçon ont été déposés "peu de temps avant leur découverte" sur le chemin de randonnée. "Le corps de l'enfant ne s'est pas décomposé dans les vêtements retrouvés dans la forêt", ajoute-t-il, permettant aux enquêteurs de considérer "l'hypothèse que le corps n'ait pas demeuré au même endroit et (...) qu'il n'a pas été enfoui."
Un mystère toujours entier
Depuis ces dernières révélations, le parquet n'a pas communiqué davantage sur d'éventuelles avancées. Si l'on ne sait toujours pas avec précision comment est mort Émile, ni qui pourrait être impliqué dans son décès, pour Me Isabelle Vedovini, cela ne fait aucun doute, il faut s'intéresser aux habitants du village.
"La réponse est au Haut-Vernet."
"La configuration des lieux, le délai de 20 minutes dans lequel il a disparu, et le fait qu'il y a eu l'intervention d'un tiers, me fait penser que ce tiers est du village", poursuit l'avocate, qui ne serait pas surprise de voir des prélèvements ADN effectués dans tout le village à l'avenir. "J'ai toujours cru qu'on allait avoir une solution."
En attendant cette solution, le clan Vedovini, "soudé mais meurtri" selon les mots de l'avocate, se recentre sur lui-même. Pour Me Julien Pinelli, "c'est une famille qui vit dans l'espoir d'une réponse et qui s'accroche comme elle le peut aux éléments de l'enquête."