"Il restera toujours le plus fort": le castor peut-il cohabiter avec l'agriculture ainsi que la faune et la flore?

Cet animal emblématique des rivières canadiennes, en pleine expansion sur le territoire pourrait parfois poser problème auprès des agriculteurs… Mais c’est aussi un allié pour redonner vies à nos rivières.

Le castor est-il un ami ou un ennemi de l'être humain? Selon des agriculteurs, ces petits rongeurs bâtisseurs pourraient bien embêter les agriculteurs. Et pour cause: à force de couper des branchages et de construire des barrages, le castor provoquerait des inondations dans plusieurs terrains en France.

Cela avait notamment été le cas dans le Haut-Rhin en décembre 2024. Des agriculteurs avaient dénoncé l'inondation de plusieurs hectares à cause d'un barrage formé par des agriculteurs.

Près de Valence, Sébastien Penel, président de l'association Castor et Hommes a même qualifié de "problématique" la cohabitation entre les agriculteurs ainsi que la faune et la flore. Il a notamment souligné des destructions de barrages par la main humaine.

Discret et proche de l'homme, cet animal qui avait quasiment disparu du pays est maintenant présent dans près de 50 départements en France.

Si ce castor peut multiplier les conflits humains autour de lui, il peut, a contrario, être inspirant pour d'autres agglomérations de la France. C'est le cas de plusieurs agents de l'agglomération de Valence qui ont décidé d'imiter l'animal pour prendre soin d'une rivière dans la Drôme.

"On apprend tout de lui"

Depuis 2023, un groupe d'agents a fabriqué une vingtaine d'ouvrages sur les cours d'eau, en imitant des techniques du castor. En un an, la rivière s'est étalée, et l'eau s'infiltre désormais beaucoup mieux dans les nappes phréatiques.

Autour de cette rivière, cette équipe s'affaire à maintenir en bonne santé la cour de l'eau. "On retient l'eau sur la zone, on réhydrate le territoire et on lutte contre les sécheresses", se réjouit Cédric Cadet, chef de projet qui assure la Gestion des Milieux Aquatiques et la Prévention des Inondations (GEMAPI).

"Le castor restera toujours le plus fort. C'est le créateur de ces ouvrages, on apprend tout de lui", affirme de son côté le chef d'équipe du projet, Gaël Serre.

La rivière se porte désormais si bien qu'un castor a été observé à proximité de ce site fait par l'homme.

En 2023, l'office français de la biodiversité a décompté au moins 20.000 castors en France. "En un siècle, leur nombre a été multiplié par 150 et 4 des 5 grands bassins fluviaux du pays connaissent l’expansion de sa population", précise l'office.

Ilyana Hamiti