BFMTV
Animaux

C'est quoi la "vessie de mer", cet animal à l'allure de méduse qui menace les plages du sud de la France

La Vessie de mer, ou physalie, fait partie du neuston, une catégorie d'organismes aquatiques liés à la surface.

La Vessie de mer, ou physalie, fait partie du neuston, une catégorie d'organismes aquatiques liés à la surface. - Sven Grand - Creative Commons

Les physalies ont provoqué la fermeture de plusieurs plages sur les côtes landaises et basques ces derniers jours. Confondue à tort avec une méduse, cette "vessie de mer" est venimeuse et peut causer de graves brûlures, qui entraînent un risque de noyade.

Les baigneurs de la côte landaise et basque n'ont peut-être pas pu piquer une tête ce week-end. Plusieurs plages avaient hissé le drapeau rouge, non pas à cause de baïnes mais de la présence de physalies. Ces organismes, confondus à tort avec des méduses, vivent d'ordinaire dans les eaux chaudes de régions tropicales.

De couleur bleue-violacée, son aspect gonflé et translucide lui vaut sa dénomination plus visuelle de "vessie de mer". Elles sont aussi surnommées "galères portugaises".

Des filaments venimeux allant jusqu'à 50 mètres

Ses filaments, qui atteignent en moyenne les 10 mètres de long, peuvent aussi dans les cas les plus extrêmes mesurer jusqu'à 50 mètres. Leur "flotteur" est rempli de gaz et leurs filaments, vecteurs de brûlures et venin, peuvent piéger les baigneurs.

Les piqûres de physalies, très douloureuses, provoquent immédiatement une réaction d'inflammation de la peau. La douleur peut durer quelques minutes mais aussi plusieurs heures et la piqûre peut également entraîner des nausées, des vomissements et un sentiment de mal-être.

"Il ne faut surtout pas les toucher. Même une fois échouées sur la plage, donc mortes, leur toxine est encore active", expliquait en octobre 2017 à l'AFP Maureen Midol, soigneuse aquariologiste à l'Océanopolis de Brest.

"Les conséquences varient d'une personne à l'autre, mais les physalies peuvent provoquer de vives réactions cutanées et des difficultés respiratoires et musculaires, voire même l'arrêt cardiaque", ajoutait-elle.

Un "risque de noyade" quand le nageur "perd le contrôle"

À cause du réchauffement climatique, les physalies se rapprochent de nos côtes et les cas de piqûres se multiplient. Lucas Iglesias, référent pédagogique du Centre hospitalier de la côte basque (CHCB), expliquait à l'AFP qu'"en trois mois en 2011, 885 personnes qui en ont souffert ont été répertoriées par le centre anti-poison de Bordeaux".

"C'est très douloureux et la cicatrisation va de quinze jours à trois mois", détaillait l'urgentiste, qui pointait également un "risque de noyade", quand le nageur "perd le contrôle" sous l'effet de la douleur.

En cas de piqûre de physalie, il ne faut surtout pas frotter la zone avec ses mains, mais la laver à l'eau de mer, l'eau douce activant le venin. Il est conseillé d'appliquer de la mousse à raser ou du sable sec, et de gratter avec une carte bancaire ou une surface rigide pour retirer les tentacules. Il est recommandé, pour les surfeurs, de porter une combinaison même s'il fait chaud.

Fanny Rocher