Jacques Chirac, premier maire de Paris

Le 25 mars 1977, Jacques Chirac entre à la mairie de Paris. Elu au suffrage universel, il devient le premier maire de la capitale, une fonction qui n'existait plus depuis 1871. Pendant presque cent ans, Paris était en effet sous la tutelle de l'Etat. A la faveur d'une réforme du statut de Paris, à laquelle d'ailleurs Jacques Chirac était opposé, il décidera de briguer l'Hôtel de Ville.
Pour Jacques Chirac, alors ancien premier ministre démissionnaire de Valéry Giscard d'Estaing, la mairie de Paris va servir de tremplin. Il sera réélu en 1983 et en 1989, restant au total 18 ans à l'Hôtel de Ville, un record de longévité.
"Ca lui a donné l'image d'un homme de haut niveau qui savait prendre des responsabilités et être un grand maire", souligne ce jeudi sur BFMTV Jean Tibéri, qui prendra sa suite à la mairie de Paris en 1995.
Le visage de Paris qui change
Dans les années 70 et sous les différents mandats de Jacques Chirac, le visage de Paris va changer. C'est sous sa mandature, en 1979, qu'est inauguré le Forum des Halles en plein coeur de Paris.
Un autre chantier d'ampleur, a aussi bénéficié de l'appui de Jacques Chirac: la pyramide du Louvre. Aujourd'hui incontournable, le monument voulu par François Mitterrand était à l'époque largement critiqué. Jacques Chirac lui, "n'a jamais critiqué le projet", racontait en mars dernier à l'AFP Michel Macary, l'un des architectes du projet. Le projet qui suscite malgré tout un tollé finira par être débloqué par Chirac, proposant de visualiser le projet dans l'espace en tendant des câbles à l'emplacement de la pyramide dans la cour Napoléon.
Parmi les équipements lancés sous Chirac, on peut aussi signaler le Palais omnisports de Paris Bercy, l'actuelle AccorHotels Arena, lancée sous sa première mandature. De nombreux équipements sportifs voient aussi le jour au cours de ses mandats successifs, comme l'Aquaboulevard. Inauguré par Jacques Chirac en 1989, il est le plus grand centre aquatique d'Europe à l'époque.
Des questions très actuelles
A l'Hôtel de Ville, Jacques Chirac fait face à des problématiques encore très actuelles. La question de la propreté est déjà à l'ordre du jour avec notamment le problème des déjections canines sur lequel il est interrogé dès 1977. Les fameuses "moto-crottes" seront mises en place à Paris face au fléau de la "pollution canine".
A l'époque des grands travaux, une autre problématique actuelle occupe l'Hôtel de Ville: les bouchons. En 1989, Jacques Chirac envisage alors de faire creuser une cinquantaine de kilomètres d'autoroute dans le sous-sol parisien. Le projet qui prévoit de faire circuler ainsi 4.000 véhicules par heure sur ces axes souterrains ne verra jamais le jour.
C'est en revanche à cette époque que les premières mesures pour limiter la voiture dans Paris sont prises, comme le rapporte un reportage de l'époque, de l'interdiction de certains grands axes à la suppression de places de stationnement en passant par l'augmentation du ticket de parcmètre.
La pollution occupe aussi l'exécutif parisien à l'époque de Jacques Chirac. En 1988, il formulera l'une de ses promesses les plus célèbres, celles de rendre la Seine propre à la baignade. "Dans trois ans, j'irai me baigner dans la Seine devant témoins", déclare-t-il en 1988. Plus de 30 ans plus tard, sa promesse n'est toujours pas réalisée, mais son projet pourrait finalement se concrétiser pour les Jeux Olympiques de 2024.
Des affaires judiciaires
Le passage de Jacques Chirac à l'Hôtel de Ville restera aussi lié aux affaires judiciaires et aux emplois fictifs de la mairie de Paris. En 2011, l'ancien maire de Paris devenu président de la République est condamné à deux ans d'emprisonnement avec sursis pour détournement de fonds publics, abus de confiance et prise illégale d'intérêt. L'affaire portait notamment sur la rémunération de 21 emplois fictifs alors qu'il était maire de Paris.