BFMTV
Société

VIDEO - Restos du coeur: appel à la solidarité après l'incendie d'un entrepôt

90 tonnes ont été détruites dans l'incendie du centre de stockage des Restos du Coeur.

90 tonnes ont été détruites dans l'incendie du centre de stockage des Restos du Coeur. - Philippe Huguen - AFP

VIDEO - Un violent incendie a ravagé un centre de stockage des Restos du Coeur détruisant près de 100 tonnes de marchandises et notamment les jouets collectés pour Noël.

C'est un cri du coeur que pousse désormais les bénévoles des Restos du Coeur de Vendin-le-Veil, dans le Pas-de-Calais, au lendemain du terrible incendie qui a détruit leur centre de stockage. "Je suis choquée, les personnes qui sont les plus lésées en l'occurrence, ce sont les personnes que nous aidons, c'est-à dire les personnes qui souffrent de la précarité", se désole Claudine Decrois, responsable régionale du Pas-de-Calais.

Quelque 90 tonnes de produits alimentaires ainsi que trois camions, dont deux frigorifiques, et des chariots-élévateurs sont partis en fumée, selon des employés des "Restos du Coeur" évaluant les premières conséquences de la catastrophe. Des vivres qui auraient dû être distribuées à plus de 15.000 bénéficiaires dans la région.

Appel à la solidarité

Les bénévoles ont lancé un appel aux dons* notamment pour tenter de récupérer des denrées mais aussi des véhicules de transport et des chambres froides. "On a perdu aussi tous les jouets qu'on avait collecté pour les enfants à Noël, il reste plus rie, plus rien, plus rien", détaille, dépitée, Micheline Thumerelle, la responsable du centre.

"On a besoin de tout, c'est à dire que déjà dans l'immédiat, on a besoin de repas, de dons en nature, si les grandes surfaces, les entreprises agroalimentaires locales m'entendent qu'elles prennent contact avec nous très vite parce qu'il y a 16.000 personnes à aider dès maintenant", a lancé Olivier Berthe, le président des Restos du Coeur sur BFMTV.

Un premier supermarché s'est déjà manifesté mardi en promettant une palette de pâtes, de boîtes de conserves ou produits pour bébé d'une valeur de 1.000 euros. "J'espère que mes collègues vont répondre à l'appel et que les concurrents aussi aux alentours, il faut qu'on se mobilise, c'est tout", insiste Mickaël Le Guillou, le responsable du supermarché.

Une adresse mail pour les dons

Les besoins aujourd'hui sont importants. Ce centre de stockage, l'un des trois de l'association dans le Pas-de-Calais, dessert 46 centres de distribution dans l'ensemble de l'ancien bassin minier du département, d'Aire-sur-la Lys à Noyelle-Godault, distants de 50 km, et incluant des villes comme Lens, Hénin-Beaumont ou Béthune, où sévit un chômage élevé. 

Une adresse mail (entrepot@restosducoeur.org) a été mise en place pour toutes personnes souhaitant faire un don. "C'est à dire que toute personne qui veut nous apporter un soutien de quelque ordre que ce soit nous contacte à cette adresse et là nous allons centraliser toutes les demandes et les mettre en contact ensuite avec l'association départementale pour organiser cette chaîne de solidarité", détaille Olivier Berthe.

Encourager les dons des filières agricoles

Le président des Restos du Coeur en appelle aussi au gouvernement. Au lendemain de cet incendie, Olivier Berthe souhaite rappeler au Premier ministre l'engagement qu'il avait pris le 24 novembre lors de l'ouverture de la campagne nationale des Restos du Coeur. Manuel Valls s'était engagé à promouvoir les dons agricoles. 

"Il est très clair que quand nous avons ce type de catastrophe qui arrive au Restos, nous sommes tellement sur la corde raide que nous ne pouvons pas faire face, nous ne pouvons pas amortir ce type de grave incident. Les dons en nature doivent absolument être encouragés", insiste le responsable associatif. Avant d'ajouter: "Très clairement, nous n'avons pas le temps, il faut que cette réunion de travail ait lieu cette semaine, il ne faut pas encore laisser passer un mois avant de se mettre autour de la table pour pouvoir voir comment on peut encourager les dons en nature dans toutes les filières agricoles."

Prudence sur les causes

Côté enquête, mardi, les autorités restaient très prudentes quant aux causes et circonstances de cet incendie. "Il est très difficile pour l'instant de déterminer l'origine du sinistre", a expliqué le capitaine des sapeurs-pompiers Nicolas Galland. Une enquête de police a dû démarrer dès que les opérations de déblaiement étaient achevées.

"Prévenus vers 5h30, 45 pompiers ont mis quatre heures pour venir à bout des flammes de ce sinistre", a déclaré le capitaine Galland.

J.C. avec AFP