Une condamnation pénale sur deux concerne les délits routiers

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Si vous vous rendez au tribunal, il y a de fortes chances que vous tombiez sur des automobilistes qui en sortent tête baissé et soulagé de quelques euros. En effet, en France, 45% des condamnations pénales, quasi une sur deux, concerne des infractions routières : conduite en état alcoolique pour la moitié d'entre elles, ou en ayant fait usage de stupéfiants, grand excès de vitesse, conduite sans permis ou malgré suspension... Ce contentieux a explosé en 10 ans : plus 30% de condamnations. Conséquence des contrôles renforcés des forces de l'ordre. Et parmi les plus fortes progressions, c'est la conduite malgré la suspension du permis qui arrive en tête : de 4 500 condamnations en 2000 elles passent à 22 000 en 2011. L'essentiel des peines prononcées consiste en des amendes et seuls 5% des condamnés sont incarcérés pour des infractions routières.
« On récolte des fruits semés il y a dix ans »
Rémy Josseaume est avocat et président de l'Automobile Club des avocats et il avoue n’être pas surpris par une telle révélation. Pour lui c’est la conséquence d’une politique menée il y a plusieurs années. « L’administration récolte les fruits de ce qu’elle a semé il y a dix ans. Elle a créé une nouvelle délinquance mais elle n’arrive pas à y faire face. Il y a de plus en plus d’audience entière consacrée aux délits routiers. S’il y a un sentiment d’abattage chez les automobilistes car nous passons peu de temps sur les dossiers, nous revendiquons des juridictions et magistrats spécialisées. Il en existe pour le terrorisme ou la délinquance financière mais pas dans les contentieux routiers ».
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