Un syndicat de producteurs critique l'accord sur le lait

L'Organisation des producteurs de lait (OPL) critique l'accord entre producteurs et transformateurs sur le prix du lait pour 2010, trouvé mercredi à l'issue d'une réunion interprofessionnelle. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé - -
PARIS (Reuters) - L'accord entre producteurs et transformateurs sur le prix du lait pour 2010, trouvé à l'issue d'une réunion interprofessionnelle, est critiqué jeudi par l'Organisation des producteurs de lait (OPL).
Ce syndicat, organisateur de la grève du lait de l'automne 2009 avec l'association de producteurs Apli, juge que les producteurs ont été "méprisés" par les industriels et que leur lait sera sous-payé en 2010.
Lors d'une réunion interprofessionnelle mercredi, les producteurs représentés par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), la FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont obtenu d'être payés 10% plus cher qu'en 2009 au deuxième semestre 2010, soit un prix moyen en France de 330 euros la tonne de lait.
En contrepartie, les prix à partir de 2011 seront indexés sur ceux de l'Allemagne, ce que réclamaient les industriels français qui payent le lait moins cher de l'autre côté du Rhin.
Selon les calculs de l'OPL, le lait sera cependant payé 10,5% moins cher qu'en 2008, meilleure année de la décennie pour les producteurs.
"Aujourd'hui, les marchés se portent bien mais il est refusé aux producteurs de bénéficier de l'éclaircie économique", écrit l'OPL dans un communiqué.
"Les producteurs se demandent véritablement où sont la visibilité, la décence et l'esprit de responsabilité tant exprimés depuis hier soir par des négociateurs qui ne peuvent plus prétendre représenter les intérêts des producteurs", ajoute le syndicat.
Dans un communiqué publié jeudi, la FNPL réaffirme de son côté que l'accord est bon et couvre les coûts de production.
Le syndicat majoritaire demande au ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, de faire en sorte que l'Union européenne continue de réguler le marché alors que les quotas laitiers doivent disparaître après 2015.
La FNPL réclame également une meilleure compétitivité par rapport aux autres pays européens.
Edité par Olivier Guillemain