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"Tout est chamboulé": comment le couvre-feu à 18 heures bouleverse le quotidien des Français

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Dès samedi, tout le territoire sera soumis à l'application du couvre-feu à 18h, déjà en vigueur dans 25 départements. Pour les parents, comme pour les commerçants, cela appelle à une nouvelle organisation.

Un quotidien bouleversé, au moins pour les deux prochaines semaines. Jeudi soir, Jean Castex a annoncé que l'application du couvre-feu à 18 heures, déjà en vigueur dans 25 départements, allait être étendue à l'ensemble du territoire métropolitain "à partir de samedi et pour au moins 15 jours" dans une "logique de freinage préventive". Deux heures à l’extérieur en moins qui vont considérablement perturber les habitudes de tous les Français. Les habitants des départements déjà sous cette contrainte depuis la rentrée en témoignent.

"On est obligé de s’adapter"

Dans les rues de Marseille, le temps s'est accéléré depuis l'instauration de ce nouveau couvre-feu.

"On a déjà prévu les courses ce matin. Tout est chamboulé, mais on est obligé de s’adapter", raconte à BFMTV un papa à la sortie des classes.

Pour les parents, c’est un nouveau planning à mettre en place, avec à la clé, moins de temps pour prendre soin de soi. "Des fois je me prenais des petits moments pour moi, mais là ça va être les courses, le week-end ça risque d'être bondé", confie, inquiète, Camille, ostéopathe et mère de deux enfants au micro d’Europe 1.

Des commerces ouverts dès 6 heures

Les commerçants ont été invités par le gouvernement à "se saisir des possibilités d'ouverture supplémentaires sur la pause déjeuner", soulignant que "des dérogations permettant l'ouverture des commerces le dimanche ont également été accordées par certaines collectivités locales suite aux concertations menées par les préfets".

A Marseille, Sébastien Bec, boucher, ouvre désormais ses portes dès six heures du matin.

"On a modifié nos horaires d'ouvertures. On est ouvert du matin de 6 heures jusqu’à 18 heures non-stop. On ne fait plus la coupure et il y a des clients du bureau qui passent et font leur course", explique-t-il à BFMTV, indiquant que "les clients affluent dès 16h30 dans les magasins".

Mais cette mesure est loin de rassurer tous les commerçants, comme le montre le témoignage à nos confrères d’Europe 1 de Myriam Thomas, gérante d'un salon de coiffure à Rouans, une commune de Loire-Atlantique. "Les gens qui venaient le soir, c'est parce qu'ils ne peuvent pas dans la journée (...) La seule solution que je vois, c'est d'ouvrir plus tôt le samedi matin."

"Ce qu'on ignore, c'est quel va être le comportement des clients, est-ce qu'ils vont pouvoir aller en magasin à d'autres moments de la journée? C'est pas du tout certain. La pause déjeuner, ça reste assez limité", confirme à l'AFP Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce.

Une hausse des embouteillages

Enfin cette mesure semble avoir une incidence considérable sur le trafic. La cité phocéenne est prise d’assaut par les bouchons dès l’après-midi.

"Bien sûr qu'il y a plus d'embouteillages. Ils devraient nous confiner, peut-être jusqu'au bout de l'année”, s'énerve un routier à notre antenne.

Selon des informations du Figaro, Marseille a également fait appel à des "réservistes" pour assurer la hausse de la fréquentation des transports en commun. Pour l’heure, la fréquentation dans les bus et tram serait pourtant en baisse de 25 %.

Esther Paolini Journaliste BFMTV