Toni Musulin affirme ignorer où se trouve l'argent manquant

A son procès mardi devant la cour d'appel de Lyon, l'ex-convoyeur de fonds Toni Musulin a dit mardi ignorer où se trouvaient les 2,5 millions d'euros manquant au butin qu'il avait dérobé le 5 novembre 2009 avec son fourgon blindé. /Photo d'archives/REUTER - -
LYON (Reuters) - L'ex-convoyeur de fonds Toni Musulin a dit mardi à son procès en appel ignorer où se trouvaient les 2,5 millions d'euros manquant au butin qu'il avait dérobé le 5 novembre 2009 avec son fourgon blindé.
Il est soupçonné d'avoir conservé ces 2,5 millions d'euros. Le reste du butin, soit 9,5 millions d'euros, avait été retrouvé par la police dans une résidence à Lyon.
Pressé par le président de la cour d'appel de s'expliquer sur la disparition de cette somme, Toni Musulin a dévié les soupçons en direction du propriétaire du garage qu'il avait loué pour entreposer sa voiture et son butin.
"L'argent, je l'ai laissé dans le box", a-t-il assuré à plusieurs reprises au président Jean-Paul Taillebot.
"Je ne les ai pas, c'est pas moi, je ne l'ai pas pris, je ne sais pas où il est", a-t-il encore répété au procureur Jacqueline Dufournet qui venait de lui signifier que c'était là sa dernière chance de s'expliquer.
Selon lui, le propriétaire du garage, qui l'avait dénoncé à la police deux jours après le vol, en avait les clés.
"Il a aussi des comptes aux îles Caïman et dans les paradis fiscaux mais je n'accuse personne", a ajouté Toni Musulin.
Le propriétaire du garage, cité comme témoin, ne s'est pas présenté à l'audience mardi.
Sommé de s'expliquer sur sa fuite de 11 jours, pendant laquelle la justice le soupçonne d'être allé cacher l'argent en Serbie, Toni Musulin est resté aussi flou, assurant avoir fait du tourisme en Italie, à Turin, Rome et Naples avant de rentrer par Milan et de se rendre à Monaco.
"J'AI DÉCONNÉ, C'EST TOUT"
"Il manque 600 kilomètres inexpliqués", lui a fait remarquer le président.
Toni Musulin, qui encourt cinq années d'emprisonnement, a répliqué qu'il s'était égaré. "Je me suis perdu, j'ai fait n'importe quoi, je suis allé à droite, à gauche", a expliqué le prévenu.
Toni Musulin, qui a été condamné à trois ans de prison en première instance, refuse aujourd'hui d'être considéré comme "un bandit".
"Je n'ai rien de commun avec les autres détenus. A un moment, j'ai dérapé, voilà, je ne peux pas revenir en arrière. Je ne vais pas justifier ce que j'ai fait, j'ai déconné, c'est tout", a-t-il dit.
Mécontent d'être accueilli par une haie de photographes et de caméras à la cour d'appel de Lyon, Toni Musulin a brisé à son arrivée la porte de la salle d'audience à coups de pied. L'audience a pu débuter quelques minutes plus tard.
Agé de 40 ans, l'ex-convoyeur purge depuis dix mois sa peine à l'isolement à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas.
Le réquisitoire et les plaidoiries étaient attendus dans l'après-midi. L'arrêt doit être mis en délibéré.
Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse