Strasbourg: des restes de victimes d'un anatomiste nazi découverts

L'entrée du camp de concentration et d'extermination de Natzwiller-Struthof, près de Strasbourg. - Patrick Hertzog - AFP
Stupeur à Strasbourg. Des restes des victimes de l'anatomiste nazi August Hirt ont été découverts le 9 juillet à l'institut de médecine légale (IML). C'est la mairie de Strasbourg qui en a fait l'annonce samedi dans un communiqué de presse.
On doit cette découverte à Raphaël Toledano, historien et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, dont "Le nom des 86" (en référence aux 86 victimes d'Hirt), un documentaire réalisé par Emmanuel Heyd. Le chercheur, avec l'aide de l'actuel directeur de l'IML Jean-Sebastien Raul, est parvenu à identifier des fragments de peau contenus dans un bocal, et appartenant à une victime des chambres à gaz.
Une "collection de squelettes juifs"
Il a également découvert "deux éprouvettes renfermant le contenu de l'intestin et de l'estomac d’une victime et un galet matricule utilisé lors de l'incinération des corps" au camp de concentration alsacien de Natzweiler-Struthof. Ce camp, où les victimes de Hirt étaient gazées, porte aujourd'hui une plaque commémorative à la mémoire des "86".
August Hirt souhaitait rassembler une "collection de squelettes juifs", mutilant et tuant pour cela 86 prisonniers juifs. La plupart des restes humains avaient été découverts à la libération de la ville en 1944, mais une rumeur persistante faisait état de bocaux conservés à l'IML depuis plus de 70 ans.
Un débat relancé par Michel Cymes
En janvier dernier, dans son ouvrage Hippocrate aux enfers, traitant des expériences médicales menées par les nazis, le médecin Michel Cymes avait fait état de ces rumeurs, soulevant une vive contestation des universitaires et des scientifiques de l'Institut.