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"Sans eux on serait perdus": l'inquiétude des Français pour qui les Restos du Cœur sont "essentiels"

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Alors que l'association créée en 1985 a lancé un appel à l'aide dimanche, les bénéficiaires des Restos du Cœur craignent qu'elle ne soit plus en mesure de leur apporter l'aide nécessaire "pour joindre les deux bouts".

Des bénévoles aux bénéficiaires, c'est toute une association qui s'inquiète pour son avenir. Dimanche, en raison de difficultés financières, les Restos du Cœur ont annoncé qu'ils allaient être contraints de réduire cet hiver le nombre de leurs bénéficiaires, lançant un appel à l'aide auquel ont répondu le jour même des entreprises et le gouvernement, promettant un soutien immédiat.

Même si des dizaines de millions d'euros ont déjà été récoltés ou promis, sur le terrain, la crainte domine toujours. Bénéficiaire depuis un an, David vient une fois par semaine dans un centre de Rouen pour récupérer des denrées alimentaires. "J'ai un petit revenu mais heureusement qu'on a les Restos du Cœur pour pouvoir joindre les deux bouts. C'est essentiel pour tous les bénéficiaires qui sont en demande", a-t-il lancé sur BFMTV.

Même constat pour Didier, qui pointe du doigt la hausse des prix: "L'inflation a trop augmenté. Je n'ai pas beaucoup d'argent et c'est très dur. Sans eux on serait vraiment perdus."

"Sans eux on n'aura plus rien. Même dans les magasins, on n'aura pas les moyens d'acheter quelque chose", a poursuivi Aurélia.

Du "jamais-vu"

Lors d'une interview sur TF1 dimanche, le président de l'association créée en 1985 par Coluche pour aider les plus démunis, avait estimé que 150.000 personnes devraient être éconduites cet hiver.

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En cause, Patrick Douret mentionnait notamment "l'inflation" et "la crise énergétique", rappelant que Les Restos du Cœur "achètent plus du tiers de ce qu'ils distribuent gratuitement". Il note également une "hausse très importante" du nombre de personnes qui demandent de l'aide. Une demande difficile à suivre pour l'association.

"J'ai inscrit la 1317e famille. Je n'ai jamais vu ces chiffres avant", a alerté Brigitte, bénévole depuis 8 ans à Rouen.

L'association a déjà accueilli 1,3 million de personnes en 2023, contre 1,1 million sur l'ensemble de l'année dernière. Et ces derniers mois, son budget pour les achats alimentaires, redistribués ensuite gratuitement aux bénéficiaires, a "doublé".

Une campagne d'urgence alimentaire

Après la promesse d'une aide supplémentaire de l'État de 15 millions d'euros, la famille de Bernard Arnault, propriétaire du numéro un mondial du luxe LVMH, a annoncé lundi verser une aide de 10 millions d'euros aux Restos du Cœur, pour "contribuer activement à aider une magnifique association d'intérêt général qui œuvre pour les plus fragiles, sans discontinuer depuis près de 40 ans".

Dans la journée de mardi, plusieurs entreprises ont également répondu à l'appel, comme le géant Totalenergies qui a "décidé de faire un don de 5 millions d'euros" aux Restos du Cœur "afin de contribuer à maintenir le niveau d'aide de l'association aux personnes qu'elle soutient".

La Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui rassemble 14 des 18 fédérations régionales du groupe bancaire mutualiste, a annoncé qu'elle donnait 7,5 millions d'euros pour la Croix-Rouge ainsi que 5 millions pour les banques alimentaires - après avoir déjà versé 5 millions d'euros aux Restos du Cœur en mars dernier.

Altice France (propriétaire de SFR, RMC ou encore BFMTV) a également annoncé plusieurs initiatives, notamment une "opération spéciale d'appel aux dons auprès de ses clients", s'engageant à "doubler le montant récolté en versant aux Restos du Cœur 1 euro pour chaque euro donné par ses clients".

Si vous souhaitez soutenir les Restos du Cœur en réalisant un don ou en devenant bénévole de l’association, rendez-vous dès maintenant sur leur site internet (https://www.restosducoeur.org/).

Manon Modicom, Adélaïde Malavaud, David Bouteiller et Blandine D'Alena