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Salah Abdeslam bientôt extradé vers la France?

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Alors que Salah Abdeslam a été arrêté ce vendredi en Belgique, la question de son avenir se pose déjà. Sera-t-il remis à la France pour y répondre de ses actes lors d'un procès?

A peine arrêté, aussitôt extradé? C'est peut-être ce qui attend Salah Abdeslam, l'un des organisateurs présumés des attentats du 13 novembre à Paris interpellé vendredi à Molenbeek, en Belgique. C'est en tout cas le souhait formulé par le président français François Hollande, vendredi soir.

"Salah Abdeslam était sous le coup d'un mandat d'arrêt européen. Je ne doute pas que les autorités judiciaires françaises vont adresser très vite une demande d'extradition" et "que les autorités belges y répondront le plus favorablement possible, le plus rapidement possible", a-t-il souligné depuis Bruxelles où il tenait une conférence de presse commune avec le Premier ministre belge, Charles Michel.

Un mandat d'arrêt européen

Samia Maktouf, l'une des avocates des victimes du 13 novembre, a d'ores et déjà fait savoir sur BFMTV qu'elle demandera "immédiatement l'extradition" de Salah Abdeslam. Elle estime qu'"il doit répondre de ses actes" et "donner des explications". Pour Xavier Autain, le coordinateur des avocats des familles des victimes du 13 novembre, cette extradition pourrait prendre la forme d'un mandat d'arrêt européen.

"Ça va permettre de faire avancer les choses, ça va permettre au juge d'instruction de les matérialiser et d'assurer sans doute la perspective d'un procès un jour, a-t-il expliqué sur BFMTV. Je pense qu'un mandat d'arrêt européen sera émis. C'est une procédure beaucoup plus simple et plus rapide que l'extradition. Avant les gens restaient de longues durées en prison et les procédures restaient bloquées. Ce n'est pas le cas avec le mandat d'arrêt européen."

Une procédure "plus souple et plus rapide", comme le confirme le magistrat Guillaume Didier sur Twitter: 

A condition que la justice belge ne décide finalement de garder Salah Abdeslam pour le traduire devant ses propres tribunaux. Cécile Olivier, journaliste au service police-justice de BFMTV, rappelle que le procès de Salah Abdeslam dans l'Hexagone ne coule pas de source, la Belgique n'a aucune obligation envers la France. Néanmoins, dans le cadre du mandat d'arrêt européen, il ne pourrait y avoir un refus de la procédure que dans trois cas de figure: 

"S'il y a une amnistie, si un jugement a déjà été rendu dans un autre pays ou si la personne ne peut pas être considérée responsable en raison de son jeune âge", a détaillé la journaliste.

La décision de remettre Salah Abdeslam à la justice française sera rendue dans les prochains jours. Il y a près de deux ans, c'était Paris qui remettait Mehdi Nemmouche, l'auteur de la tuerie du Musée juif de Bruxelles, aux autorités belges.
M.-C.M.