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Religions

Pour le cardinal de Paris, la polémique sur les crèches est "à côté de la plaque"

Le cardinal de Paris, monseigneur André Vingt-Trois, sur le parvis de Notre-Dame de Paris, le 22 novembre 2014.

Le cardinal de Paris, monseigneur André Vingt-Trois, sur le parvis de Notre-Dame de Paris, le 22 novembre 2014. - Stéphane De Sakutin - AFP

Pour monseigneur André Vingt-Trois, le débat sur la présence de crèches dans les lieux publics est "à côté de la plaque". Il prône une "laïcité souple" et ne voit là qu'une "tradition chrétienne" participant de "notre univers culturel".

L'installation de crèches de Noël dans des mairies et conseils généraux avait ouvert un vaste débat sur la légitimité de la présence de ces représentations chrétiennes dans les bâtiments publics, certains y voyant une atteinte au principe de laïcité. Mais pour le cardinal archevêque de Paris, monseigneur André Vingt-Trois, les responsables politiques sont "à côté de la plaque" lorsqu'ils polémiquent sur ce sujet. "Je trouve que c'est un peu dérisoire. Le personnel politique qui arrive à se passionner pour ce sujet est un peu à côté de la plaque", a-t-il encore asséné sur RTL.

Une polémique lancée par des "groupuscules"

 "Les groupes, je n'ose pas dire les groupuscules, qui veulent lancer le combat sur ce terrain feraient mieux de mobiliser leurs forces pour d'autres combats", a-t-il ajouté. Il ne s'agit selon lui que d'un "soubresaut identitaire d'un groupuscule qui n'arrive plus à trouver d'adversaire", en référence à la fédération de la Libre Pensée, qui a déposé plusieurs recours devant la justice administrative pour demander le retrait des crèches.

"Cela fait partie de notre univers culturel, de notre tradition chrétienne, je ne vois vraiment pas où est le débat", a conclu monseigneur Vingt-Trois. Depuis début décembre, les crèches sont un objet de discorde entre partisans d'une "laïcité stricte" et tenants d'une "laïcité souple" prenant en compte la dimension culturelle de certaines pratiques religieuses.

Des décisions judiciaires apparemment contradictoires

Lundi, la justice a autorisé la mairie de Melun à conserver sa crèche de la Nativité, que la fédération des libres penseurs de Seine-et-Marne souhaitait voir démonter. Le 2 décembre, le tribunal administratif de Nantes avait pris une décision contraire à celle de Melun, en demandant au conseil général de la Vendée, terre de tradition catholique, de démonter sa crèche installée dans le hall de ses locaux. Le conseil général a fait appel.

Saisi vendredi d'une demande similaire, mais dans le cadre d'une procédure d'urgence, le tribunal administratif de Montpellier a pour sa part rejeté la demande d'enlèvement de la crèche de la mairie de Béziers, ville de l'élu Robert Ménard, proche du Front national, en attendant un jugement sur le fond.

D. N. avec AFP