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Police-Justice

La justice autorise la mairie de Melun à conserver sa crèche de Noël

Une crèche de Noël a été désinstallée, au conseil général de Vendée, à la suite d'une décision du tribunal administratif de Nantes. (Photo d'illustration)

Une crèche de Noël a été désinstallée, au conseil général de Vendée, à la suite d'une décision du tribunal administratif de Nantes. (Photo d'illustration) - Sébastien Nogier - AFP

VIDEO - Le tribunal administratif en a décidé ainsi: la mairie de Melun va pouvoir conserver sa crèche, installée dans ses jardins. La Fédération des libres penseurs de Seine-et-Marne avait réclamé son retrait, au nom du principe de laïcité.

Le tribunal administratif de Melun a autorisé ce lundi la mairie de cette commune de Seine-et-Marne à conserver la crèche de Noël installée dans les jardins de l'hôtel de ville mais qui était attaquée au nom du principe de laïcité.

Le tribunal a rejeté la demande formulée par la Fédération des libres penseurs de Seine-et-Marne, mais aussi les conclusions du rapporteur public. Ce dernier s'était prononcé vendredi en faveur du retrait de la crèche, estimant que cette installation était un emblème religieux et non une simple tradition.

Un "élément culturel"

"Nous sommes évidemment très satisfaits, mais il n'est pas question du faire du triomphalisme", a réagi auprès le maire UMP de la ville, Gérard Millet, qui a ajouté: "Cette crèche, on ne l'a pas faite par provocation. C'est un élément culturel, qui a toute sa place dans les décorations de Noël."

"Cette décision est surprenante, car elle va contre les conclusions du rapporteur, ce qui est très rare", a estimé de son côté le secrétaire de la Fédération des libres penseurs de Seine-et-Marne, Gérard Docquin, "déçu" que la crèche de la Nativité puisse rester en place. "C'est dommage pour la République et dommage pour la laïcité", a-t-il ajouté.

Les crèches, objet de discorde

L'association avait déposé un recours en justice fin 2012 "pour excès de pouvoir", faute d'une réponse à ses lettres adressées au maire lui demandant de ne pas installer de crèche. Plusieurs affaires ont relancé ces derniers jours le débat sur les crèches, objets de discorde entre partisans d'une "laïcité stricte" et tenants d'une "laïcité souple" prenant en compte la dimension culturelle de certaines pratiques religieuses.

Début décembre, le tribunal administratif de Nantes a enjoint le conseil général de la Vendée, vieille terre de tradition catholique, de démonter sa crèche de la Nativité installée dans le hall de ses locaux. Le conseil général a fait appel.

Saisi vendredi d'une demande similaire, mais dans le cadre d'une procédure d'urgence, dite de référé, le tribunal administratif de Montpellier a pour sa part rejeté la demande d'enlèvement de la crèche de la mairie de Béziers, ville de l'élu Robert Ménard, proche du Front national, en attendant un jugement sur le fond.

A.S. avec AFP