Après avoir été reçu par le Pape, le cardinal Barbarin confirme rester à son poste

Monseigneur Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, en décembre 2014. - Safin Hamed - AFP
Le cardinal Philippe Barbarin a confirmé vendredi rester à son poste, conforté dans son attitude par le pape François qui lui a conseillé "d'attendre paisiblement" que la justice fasse son travail dans les affaires de pédophilie qui secouent son diocèse de Lyon.
"Si la justice mettait en lumière un grave manquement dans la conduite de ma mission, (une démission) serait effectivement une perspective à envisager. Pour l'heure, ce ne serait pas responsable, ce serait même contraire à mon devoir: on ne quitte pas le navire en pleine tempête !", a déclaré le prélat dans un entretien au quotidien Le Figaro.
Selon lui, "pas un seul enfant" n'a eu "à souffrir des décisions qu'(il) a prises en tant qu'évêque". Et il dit attendre "avec sérénité" sa convocation par les enquêteurs dans le cadre des procédures pour non-dénonciation engagées à son encontre.
Le pape "m'a redit sa confiance"
Mgr Philippe Barbarin commentait pour le journal son entrevue, quelques heures plus tôt, avec le Saint-Père, qu'il a jugé "très informé de la situation". "Il m'a redit sa confiance" et m'a conseillé "d'attendre paisiblement que la justice ait accompli sa mission".
Le cardinal a par ailleurs tendu la main à l'association de victimes La parole libérée qui a eu des mots très durs à son égard et réclame sa démission. "C'est vraiment mon souhait" de rencontrer l'association, a-t-il assuré. "L'objectif de l'association est de conduire à la vérité et à une liberté qui sont réparatrices. Même si ce but a pu être instrumentalisé au plan médiatique, on voit qu'il trouve un large écho dans la société", a reconnu Mgr Philppe Barbarin.
Des décisions rendues publiques "cet été"
Reconnaissant une nouvelle fois ses erreurs dans la gestion des dossiers antérieurs à son arrivée, Mgr Philippe Barbarin a estimé que la responsabilité envers les victimes "doit désormais s'appliquer à tous les cas, aussi anciens soient-ils".
Et il a reconnu que "l'Eglise ne pouvait considérer la question" sous l'angle de la prescription, comme le fait la justice. "Je m'engage à prendre une obligation de moyens pour que soit regardé attentivement le cas de tous les prêtres concernés de près ou de loin, même pour des faits très anciens, même juridiquement prescrits, et à rendre publiques mes décisions cet été", a-t-il assuré.