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Société

Quelle prise en charge pour les cinq enfants de jihadistes de retour de Syrie?

Des enfants dans un camp de déplacés dans la province de Deir-Ezzor, en Syrie -

Des enfants dans un camp de déplacés dans la province de Deir-Ezzor, en Syrie - - Giuseppe Cacace - AFP

Les services sociaux se préparent depuis plusieurs semaines au retour de ces enfants. L'espoir des familles de les retrouver est désormais entre les mains de la justice.

Après l'annonce du retour, vient la question, très sensible, de la prise en charge. Ce vendredi, le ministère des Affaires étrangères a annoncé le rapatriement de plusieurs enfants orphelins de jihadistes du camp d’Al-Hol, en Syrie. D'après nos informations, il s'agit de deux filles et de trois garçons, âgés de 1 à 5 ans.

Ne pas séparer les fratries

Leur avion s'est posé ce vendredi dans les Yvelines et ils ont immédiatement été pris en charge par une unité médicale. Leur dossier est également traité par le tribunal pour enfants de Versailles, qui est la juridiction compétente pour la zone des aéroports des Yvelines.

D'après nos informations, la fratrie de trois enfants restera groupée et sera placée en foyer dans les Yvelines. Les deux autres enfants seront chacune placées séparément en famille d’accueil dans le même département.

Ces familles d’accueil sont déjà connues de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Cette dernière se prépare depuis plusieurs semaines à leurs retours et avait au préalable répertorié des familles aptes à prendre en charge ces profils d’enfants, notamment victimes de traumatismes de guerre.

Des retrouvaille avec les familles incertaines

Les enfants sont donc placés un temps dans le cadre d’une ordonnance de placement provisoire, mais celle-ci n’est valable que 10 jours. Le tribunal devra donc ensuite organiser une audience dans les deux semaines, durant laquelle il décidera d'un éventuel placement. Le juge peut décider, ou non, d'exiger la présence des familles et des cinq enfants durant cette audience, mais aucune d'elles n'est obligatoire.

Le choix du placement éventuel reposera en partie sur une enquête sociale approfondie effectuée par le tribunal. L'enjeu est de détecter une éventuelle radicalisation chez les parents proches mais aussi de s'assurer d'un univers familial stable pour élever les enfants. Un défi inédit pour la justice française.

Cécile Danré avec Esther Paolini