Procès Alain Penin : "Les acteurs de l'accompagnement social n'ont rien vu"

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Jogging jaune, crane rasé et carrure impressionnante. Au premier jour de son procès Alain Peunin a reconnu les faits, reconnu la tentative de viol et le meurtre de Natacha Mougel près de Lille en 2010. Alain Penin était sorti de prison un an plus tôt. Il avait été emprisonné pour le viol d'une autre joggeuse en 2004.
Ce mardi, il sera question de récidive devant la cour d'assises de Douai.
Le juge d'application des peines qui a signé sa remise en liberté sera notamment auditionné. Alain Penin a trompé tous les experts. Il n'a pas parlé des fantasmes d'agressions sexuelles qu'il nourrit depuis les années 90. "Je pensais pouvoir me contrôler, malheureusement, je n'ai pas réussi" a-t-il dit. "Je pensais être apte à la liberté conditionnelle, je me suis trompé."
Pourtant, il avait trouvé un emploi, un logement, et remboursé sa première victime. Alain Penin avait aussi scrupuleusement rencontré un psychiatre tous les quinze jours après sa sortie.
"Un manque de vigilance et de prudence"
Pour Stéphane Maitre, l'un des avocats des parties civiles, "il y a simplement beaucoup de manipulation de la part de Penin. Et puis peut-être un manque de méfiance quand même, un manque de vigilance et de prudence puisqu'on a vraiment l'impression que les acteurs et les travailleurs sociaux se fient volontiers à l'image que Penin veut donner".
"Tous les acteurs de l'accompagnement social n'ont rien vu et c'est cela qui est le plus inquiétant", conclut-il.
Alain Penin encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Natacha Mougel, 29 ans, qui a reçu une centaine de coups de tournevis à la tête et au ventre et a été plusieurs fois étranglée.