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Société

Pompiers au bord de la crise de nerfs

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Leur congrès annuel, samedi, sera l’occasion de mettre les points sur les i : les sapeurs-pompiers n’en peuvent plus. Alors que leurs effectifs sont réduits, on leur demande d’assumer de plus en plus de missions. Certains d’entre eux ont témoigné sur RMC.

On leur en demande toujours plus, mais avec toujours moins de moyens. Avant leur congrès annuel, samedi à Amiens, les sapeurs-pompiers appellent l'Etat et les collectivités à mettre fin aux « dysfonctionnements actuels ». De plus en plus sollicités, ils sont « en limite de charge », affirme d'après le président de leur fédération nationale, Eric Faure.

« Nous avons dû élargir nos missions »

Les sapeurs-pompiers sont en effet de moins en moins nombreux (1 400 pompiers de moins en 2012 qu'en 2011), mais reçoivent toujours plus d’appels, parfois pour des interventions qui ne sont pas de leur ressort. « Nous avons dû progressivement élargir nos missions, détaille Eric Faure. Par exemple sur les routes, en cas d’accident, nous sommes obligés d’engager un véhicule supplémentaire pour le faire le balisage, auparavant c’étaient soit des forces de l’ordre, soit des sociétés privées. Autre exemple : nos véhicules de secours au blessé transportent beaucoup plus loin parce que la réorganisation des services hospitaliers fait que le transport, qui autrefois prenait quelques minutes, est plus long pour aller au grand centre hospitalier du département voisin ».

« La société demande plus d’écoute »

Autre raison à cette surcharge de travail, une société en manque de lien social pour qui les pompiers sont parfois les dernières personnes à qui parler. « La société demande plus de présence, d’écoute, résume un pompier. Est-ce qu’elle nécessite d’ailleurs l’intervention de quelqu’un ? », s’interroge-t-il. « Et puis l’autre difficulté est liée aux carences du Samu qui, faute de trouver des ambulanciers privés, nous les renvoie et nous devons les effectuer ».

Les pompiers en appellent à Manuel Valls

Les pompiers se sentent aussi délaissés par l’Etat. « En cas de crise, nous représentons un tiers des forces, calcule Eric Faure, mais nous avons l'impression de ne pas compter car nous ne dépendons pas de l'Etat mais des collectivités locales ». Samedi, leur congrès sera peut-être l’occasion de se faire entendre. Ils comptent en tout cas en profiter pour interpeller Manuel Valls, ministre de l’Intérieur.

La Rédaction, avec Lionel Top