Plus écolo, le papier toilette lavable et réutilisable va-t-il s'imposer chez les consommateurs?

Dans l'optique de réduire la dépense en eau nécessaire à la manufacture du papier de toilette conventionnel, des alternatives lavables et donc réutilisables ont été mises au point. Mais l'idée n'a pas (encore?) percé auprès du grand public.

Combien faut-il de litres d'eau pour fabriquer un rouleau de papier toilette? Cinq? Dix? Non, 168 litres en moyenne! De quoi se demander si cette ressource est utilisée raisonnablement. Sans oublier qu'il serait nécessaire, selon la WWF, d'abattre l'équivalent de 27.000 arbres chaque jour pour ce seul objectif.

C'est ce constat d'un non-sens écologique qui a poussé au développement d'une alternative réutilisable... Mais pas forcément du goût de tous. Une entreprise française, La Feuille, s'est positionnée sur cette niche. Elle propose du papier toilette lavable, à usage multiple.

"C'est une feuille de papier toilette qui ressemble à une feuille d'arbre, tout simplement, avec une face très absorbante", explique à BFMTV la fondatrice Fanny Taillard.

Une fois la petite affaire menée à son terme, les feuilles souillées sont placées dans un petit sac, qui se retrouvera à son tour dans la machine à laver. "Ça ne rajoute pas de charge mentale d'utiliser du papier toilette lavable, on le met à laver avec le reste du linge: les serviettes, les chaussettes…", précise la gérante de La Feuille.

"On n'est pas sur une tendance"

Cette innovation laisse sceptique, comme le racontent des passants à BFMTV. "Si on doit se servir d'une machine juste pour laver ça à part, je ne vois pas où est l'écologie", juge un jeune passant.

"Ces serviettes on les met dans un sac à côté des toilettes et après il faut vider le sac où il y en a plein dedans? Non...", rejette une autre passante, visiblement écoeurée par l'idée.

Des ressentis qui s'inscrivent dans une tendance plus globale. Ces produits peinent à agréger une véritable adhésion chez les consommateurs ordinaires.

Les soldes peuvent-elles être écologiques?

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"En termes de marché qui s'envole ou ne s'envole pas, non, on n'est pas sur une tendance. On n'est pas sur un marché pour lequel l'adoption est massive", analyse Amélie Clauzel, experte en consommation et professeure à l'université Paris-Saclay.

Pierre-Olivier Dentan, avec Tom Kerkour