Peut-on se fier aux horoscopes?

Nous feignons de ne pas y croire, ou nous n'y croyons vraiment pas, mais nous sommes beaucoup à les lire. Les horoscopes des journaux ont encore de beaux jours devant eux. Toutefois pour les astrologues, ils manquent de précisions. L’astrologie repose sur le présupposé que la position des planètes aurait une influence sur les êtres humains. A partir de là, il serait possible d’anticiper les événements à venir. Pour Françoise Colin, astrologue et médium, il faut prendre en compte son signe astrologique, mais surtout son décan pour tomber juste.
"Le journal ne sert à rien. Je peux vous dire que ce n'est pas assez précis. C'est comme quand on parle des Français en général ou des Anglais en général. Il ne faut pas dire: 'Les lions, voilà ce qu'il va vous arriver'. Il faut voir si vous êtes du premier, du deuxième ou du troisième décan", détaille Françoise Colin.
"L'astrologie comme la météo donne des tendances"
Pour Marc Angel, astrologue qui officie chez Femmes actuelles, auteur de Votre horoscope 2017 (éditions Hors collection), n'a évidemment pas tout à fait la même analyse. Selon lui, les horoscopes sur papier "fixent les grandes lignes" de ce que pourrait être votre journée. Devant ce qu'il convient d'appeler des "prévisions et non des prédictions, chacun conserve son libre arbitre", avance-t-il.
"L'astrologie, c'est comme la météo, on donne des tendances", explique Marc Angel.
Beaucoup de Français pourraient lui donner raison, tant il est vrai que 46% d'entre eux sont convaincus que le signe astrologique décrit le caractère d'une personne.
La science reste plus que perplexe
Quelle preuve scientifique? C'est là que le bât blesse. Comme croyance l'astrologie paraît irréfutable, mais elle ne vaut rien en tant que science.
"Indépendamment sur Soleil qui évidemment a une influence directe parce qu'il nous réchauffe et qu'il est à l'origine de la vie, il n'y a pas grand -chose qui puisse être invoqué pour parler de l'action des astres, en particulier les planètes", s'amuse Daniel Kunth, astronome à l'Institut d'astrophysique de Paris et coauteur du Que sais-je? consacré au sujet de l'astrologie.
Régulièrement, l'art astrologique est mis en cause par les sciences dures, comme avec le phénomène bien connu de précession des équinoxes, soit un changement de direction de l'axe de rotation de la Terre.
Le 14 septembre dernier, coup de tonnerre. La version britannique de Marie-Claire avait affolé la planète divination en parlant d'un treizième signe. A l'appui de la révélation, le rappel par la Nasa dans un article très didactique que le zodiaque se compose de treize constellations et non pas douze. A partir de là les magazines et sites web se sont engouffrés dans la brèche. L'agence américaine avait pourtant précisé qu'il fallait bien distinguer astrologie et astronomie. Qui sait si la tentation de titres de presse vendeurs aura permis, malgré les précautions sémantiques, de faire que les deux sphères de l'astronomie et de l'astrologie se rencontrent enfin?