Pédophilie au sein de l'Eglise: le Vatican attend "le résultat de l'enquête"

Le Vatican intervient. Alors que le cardinal Barbarin est sous le feu des critiques, l'Eglise catholique prend la défense de son édile dans un communiqué.

Alors que l'Eglise catholique française est secouée par plusieurs affaires de pédophilie, le Vatican a réagi dans un communiqué publié mardi. L'autorité religieuse juge "opportun d'attendre le résultat" de l'enquête qui vise le cardinal Barbarin, accusé d'avoir caché plusieurs cas de pédophilie depuis des dizaines d'années. 

"Estime et respect" pour Barbarin

"La justice française a récemment ouvert une enquête, dont il est opportun d'attendre le résultat. Quel qu'il puisse être, eu égard à son sens de la responsabilité, on doit manifester estime et respect envers le Cardinal Barbarin", a déclaré le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi.

En France, Mgr Barbarin, une figure de l'Eglise, a nié "avec force" avoir couvert "le moindre acte de pédophilie", alors que le Premier ministre Manuel Valls l'a appelé à "prendre ses responsabilités". Le communiqué du Vatican porte principalement sur une demande d'audience privée du collectif "La parole libérée", qui rassemble des victimes du prêtre mis en examen fin janvier pour des agressions sexuelles sur de jeunes scouts lyonnais entre 1986 et 1991.

La pédophilie un "crime grave"

"Tout abus sexuel sur mineur constitue un crime grave, dont les conséquences ne sauraient être sous-estimées, ni dans la durée ni dans la profondeur des effets", reconnaît le père Lombardi dans ce communiqué en français. Mais "en principe, la requête d'une audience papale privée ne passe pas par la presse. Sa publication tend évidemment à exercer une forte pression médiatique", relève-t-il.

"Jusqu'ici, les rencontres de victimes d'abus sexuels par les papes se sont déroulées après qu'on se soit assuré du climat d'écoute et de dialogue nécessaire pour porter des fruits spirituels", ajoute le porte-parole. Il y a un mois, le Vatican avait déjà apporté son soutien à Mgr Barbarin, en estimant qu'il n'avait pas cherché à étouffer l'affaire et qu'il gérait le dossier "avec beaucoup de responsabilité".

la rédaction avec AFP