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Société

Pas-de-Calais : des combats de coqs qui divisent

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Une petite commune du Pas-de-Calais va organiser des combats de coqs dimanche, à l'occasion des Journées du patrimoine. Une tradition ancestrale qui attire du monde, mais déclenche l'ire des associations de défense des animaux.

Avec les Journées du patrimoine ce week-end, c’est l’occasion de visiter des monuments, des hauts-lieux de la République ou des endroits habituellement fermés au public. Mais aussi de découvrir des traditions locales. Ainsi, la petite commune de Laventie, dans le Pas-de-Calais, qui ne dispose pas de monuments si ce n’est celui dédié aux morts de la Grande Guerre, va organiser dimanche à l’occasion de ces Journées du patrimoine des combats de coqs. Et les combats de coqs ici, dans cette petite ville de 4 700 âmes, c’est un peu comme la corrida dans le sud : une véritable institution.

« C'est plus que honteux de pouvoir faire ça en France ».

Le Nord-Pas-de-Calais est la seule région de France métropolitaine où cette tradition est encore autorisée. La loi du 8 juillet 1964 autorise les combats de coqs « dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie ». La région compte plus d'un millier de coqueleurs et une cinquantaine de gallodromes, les terrains où se pratiquent les combats. Sauf que cela ne plaît pas à tout le monde. Notamment aux membres de l’association de protection animale "Oscar et Pilitte", dont un recours auprès du tribunal administratif de Lille pour faire interdire ces combats vient d’être rejeté. Jérôme Weymeels, le président de l’association ne décolère pas : « Il faut interdire les combats de coqs. C'est tout simplement un acte de barbarie. Ces coqs sont mutilés. C'est applaudi par des gens qui sont inconscients face à la souffrance des animaux, qui ne sont pas des objets. Ce sont des êtres vivants, comme vous, comme moi, mais qui malheureusement n'ont pas la parole. Ce sont des animaux qui n'ont rien demandé à personne et qui ont été élevés juste pour ça. C'est plus que honteux de pouvoir faire ça en France ».

« Ça fait partie de notre tradition et de notre patrimoine »

« Il ne faut pas les interdire, estime pour sa part Jacques Messiant, écrivain et historien de la région Nord-Pas-de-Calais. Ça fait partie de notre tradition et de notre patrimoine. Ce sont des coqs qui sont faits pour se battre et si on ne les mets pas face à face, ils vont avoir des coups de sang, ils vont mourir d'eux-mêmes et petit à petit la race va se perdre. Dans les pâtures, dans les basses-cours, dès que les coqs se rencontrent ils ont envie de se battre. D'ailleurs, mettez un coq en face d'un miroir, il va avoir envie de se battre contre lui-même ».

La Rédaction avec Pierre Seddiki