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"On n'a plus rien à perdre": nouvelles mobilisations d'agriculteurs à la frontière entre la France et l'Espagne

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Pour 24 heures, les agriculteurs prévoient de bloquer le trafic autoroutier entre les deux pays, et menacent le gouvernement et les instances européennes de multiplier les actions de ce type si leurs revendications ne sont pas écoutées.

Le retour de la mobilisation agricole? Des agriculteurs français et espagnols souhaitent bloquer, ce lundi 3 mai 2024, les points de passage transfrontaliers le long des Pyrénées, dans la dernière ligne droite avant les élections européennes, pour "peser" sur le scrutin et réclamer notamment une énergie moins chère.

Huit points de passage entre l'Espagne et la France doivent ainsi être bloqués, du Pays basque à l'ouest, jusqu'à la Catalogne à l'est, à partir de 10h et pour des durées variables mais qui ne devraient pas dépasser 24 heures.

"L'idée, c'est de bloquer le trafic des camions et autoroutier. Si c'est la seule manière qu'ont les agriculteurs pour se faire entendre, on le fera, on n'a plus rien à perdre", dit à BFMTV Lionel Candelon, président de la coordination rurale du Gers.

"On passe aux actions"

Parmi les revendications des manifestants, quatre points qui, selon eux, n'ont pas avancé depuis les mobilisations massives survenues en début d'année: la détaxation sur les énergies pour le secteur agricole, le renforcement de la sécurité alimentaire, la révision de la fiscalité agricole et les aides à l'accès au photovoltaïque.

"La colère n'a vraiment pas disparu. On avait demandé l'avancement de plusieurs points depuis plusieurs mois. L’échéance était au premier juin, le gouvernement et l’Europe n’en ont pas pris acte, alors on passe aux actions", ajoute Lionel Candelon.

"On a décidé de bloquer que 24h maximum, ça dépendra des retours qu'on aura du gouvernement. Ils auront un calendrier de marche, le gouvernement et le Parlement européen, s'ils ne le respectent pas je leur prévois un automne très compliqué à l’automne" renchérit, à BFMTV, Jérôme Bayle, éleveur de Haute-Garonne devenu figure du mouvement de contestation agricole du début d'année.

Dans les Pyrénées-Orientales, l'autoroute A9 sera notamment fermée côté français en direction de l'Espagne à partir de 7h et l'accès au réseau routier secondaire est interdit aux poids lourds à partir de 6h30, selon la préfecture, qui recommande "vivement (...) de reporter tout déplacement vers l'Espagne et le secteur frontalier".

Côté Pyrénées-Atlantiques, c'est l'A63 qui sera fortement touchée, à cause d'un point de blocage sur le péage de Biriatou, après une opération escargot démarrée dès l'A64, à Briscous.

Vers un "automne très compliqué"?

Pour un éleveur de bovins et canards basé à Bidache interrogé par l'AFP, l'opération est "pacifique" avec pour objectif de "mettre la pression sur nos futurs députés européens", alors que les élections européennes se tiennent dimanche.

Côté espagnol, la mobilisation est conduite par des plateformes locales, pour la plupart nées ces derniers mois et organisées via des boucles Telegram, ce qui rend l'ampleur du mouvement difficile à prévoir. L'une d'elles, le collectif catalan Revolta Pagesa ("révolte paysanne"), assure se battre "pour la défense de la terre" et "pour la souveraineté alimentaire".

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV