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Odeurs, maux de têtes... À La Rochelle, un chantier de dépollution perturbe un groupe scolaire

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Plusieurs centaines d'élèves ne sont pas allés en cours ce mardi en raison des odeurs nauséabondes d'hydrocarbures qui s'échappent des travaux et qui ont causé maux de tête et malaises.

Des odeurs devenues insupportables. Deux mois après le début des opérations, le quotidien d'un quartier de La Rochelle est devenu invivable alors que des dizaines de pelleteuses se relaient sur le chantier de dépollution d'un terrain d'une ancienne usine à gaz situé au centre de la ville de Charente-Maritime, qui a terme doit se muter en habitations.

Au fil des jours, de nombreuses émanations nauséabondes proviennent des travaux, en particulier d'hydrocarbures utilisés. À proximité, le groupe scolaire Fénelon Notre-Dame a même été contraint de fermer ses portes mardi 12 novembre par mesure de précaution.

Alors que plusieurs élèves ont été incommodés par les odeurs, certains parents ont décidé de déscolariser temporairement leurs enfants. "Ça pose question sur la santé des enfants", dit à BFMTV Cindy, mère de Lucie, une élève de CP.

"Quand elle est rentrée de l’école jeudi soir, elle s’est plainte d’avoir mal aux yeux. Au niveau du collège et du lycée, il y a eu beaucoup de professeurs et d’élèves qui ont eu des symptômes, des malaises, des maux de tête…", dit-elle.

"Il n'y a pas de toxicité"

Alors que les cours sont censés reprendre ce mercredi, la préfecture de Charente-Maritime se veut rassurante, et promet que les odeurs ne sont pas dangereuses pour la santé. "Nous n’avons jamais franchi la toxicité. Les terres polluées ont été enlevées en permanence et immédiatement pour ne pas être stockées sur place", nous dit Emmanuel Cayron, secrétaire général de la préfecture, qui insiste également sur le fait que des analyses sont réalisées quotidiennement.

"Le seuil d’alerte est fixé à 1/6e du seuil de toxicité, donc six fois moins. Et dans le courant du chantier, une seule fois il a été dépassé. On a une vraie gêne pour les riverains et élèves, mais il n’y a pas de toxicité", indique-t-il.

Comme l'indique pour sa part France Bleu, dans un courrier adressé mercredi 13 novembre aux parents d'élèves, Philippe Misery, le directeur de l'établissement pour le second degré, a assuré que le plus gros du chantier était passé et que les nuisances appartiennent désormais au passé.

"Les travaux d’excavation sur le chantier voisin étant désormais terminés, les nuisances olfactives ont cessé, permettant ainsi un retour pour l’ensemble de la communauté éducative", est-il écrit.

Finalement, la municipalité rochelaise, qui a admis les nuisances, soutient également que celles-ci ne sont pas toxiques.

"Ça ne suffit pas"

Ces tentatives de normalisation de la situation ont bien du mal à convaincre les parents d'élèves. "Ça ne suffit pas parce que ces chiffres (des analyses, NDLR), je ne les ai jamais vus", dit à BFMTV Stéphanie Labbé, présidente de l’association des parents d’élèves de l’école Massiou.

"Ce seuil de toxicité n’est pas atteint, d’accord, mais ce seuil d’alerte, quand on y est exposé 8 heures par jour en tant qu’enfant peut être asthmatique ou avec des fragilités de santé, quels sont les risques vraiment pour la santé de l’enfant? Nous on veut des vraies réponses", avertit-elle.

Afin de dissiper les derniers doutes, une rencontre entre toutes les parties prenantes doit avoir lieu ce mercredi après-midi pour "échanger sur les mesures à mettre en place concernant l’impact du chantier à moyen et long terme", promet Philippe Misery dans son courrier.

Selon France 3 Régions, ce chantier vise à dépolluer cette usine Gaz de France qui a fonctionné durant un siècle et qui a fermé ses portes en 1961. À ce moment-là, les cheminées ont été détruites et la surface uniquement recouverte de bitume, sans travaux de dépollution.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV