"Nuit debout": les riverains à bout de nerfs

Roland, riverain de la place de la République, lassé de "Nuit debout" - BFMTV
Depuis le 31 mars, "Nuit debout" a pris ses quartiers sur la place de la République à Paris où les manifestants se rassemblent tous les soirs. Mais les nuisances sont de plus en plus pesantes pour les riverains, aux premières loges de ce spectacle sans fin.
Thibaut observe tous les soirs depuis sa fenêtre ce théâtre. Entre les dégradations et les nuisances sonores, il n'en peut plus.
"Tous les soirs, il y a de la musique, des haut-parleurs. Et surtout le bruit, passé minuit ça devient compliqué pour dormir...", raconte-t-il l'air désabusé.

Des riverains "pris en otage"
Il n'y a pas que les nuisances sonores qui exaspèrent les riverains. Des casseurs se sont agrégés aux manifestants, générant à chaque fois des débordements à répétition. Roland habite lui aussi près de la place et vit au rythme de ces scènes de guérillas urbaines. Si au début il éprouvait de la sympathie pour le mouvement, à présent la coupe est pleine et il se sent abandonné par les autorités.
"La préfecture de police ne répondait pas aux demandes, ni aux emails. Nous avons un peu le sentiment d'avoir été pris en otages sur cette place et d'être en totale insécurité", explique-t-il.

Des commerçants affectés
Gaz lacrymogènes, fourgons de police omniprésents, violences, casses, dégradations… "Nuit debout" ne fait pas non plus les affaires des commerçants.
Certains d'entre eux ont vu leur chiffre d'affaires amputé de 40%. C'est le cas de l'une des pizzerias aux abords de la place. "La journée il n'y a rien à signaler, mais à partir de 23 heures, les choses changent. Ça craint dont les clients se font vraiment rares", constate Ahmid, un chef de rang un peu blasé .
Pour essayer de remédier à la situation, des riverains se sont réunis en un collectif: "République en colère", ils demandent à la préfecture d'agir pour mettre fin aux nuisances. Ils souhaitent également la mise à disposition d'une salle fermée pour accueillir les manifestants de "Nuit debout".
