Non, la statue parisienne de Jeanne d'Arc n'a pas été vandalisée

La statue de Jeanne-d'Arc , à Paris. - JOEL SAGET / AFP
Une "attaque" pour Marine Le Pen, un "attentat à la dignité" pour Jean-Marie Le Pen, un article dans Valeurs Actuelles... plusieurs personnalités politiques et médias ont affirmé ce lundi que l'étendard d'une statue de Jeanne d'Arc avait été "vandalisé". C'est faux : l'étendard, "fissuré" sous l'effet du vent, est en réparation.
"Quand on s'attaque à l'une des saintes patronnes de la France, on s'attaque à tous les Français", a fustigé lundi soir la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen. C'est "un attentat à la dignité de tous les Français", avait dénoncé plus tôt l'ancien président du parti, Jean-Marie Le Pen.
Un drapeau fissuré en réparation
Des figures politiques, mais aussi des médias, se sont émus de la disparition d'un étendard, brandi par une Jeanne d'Arc de bronze et d'or, située place des Pyramides, à quelques pas du jardin des Tuileries, et prisée de touristes qui viennent à l'envi se photographier devant.
La statue, représentant la "Pucelle d'Orléans" à cheval, est également un lieu de rassemblement habituel de l'extrême droite française. Jean-Marie Le Pen, cofondateur exclu du Front national, continue d'y rassembler ses troupes chaque année le 1er mai.
L'étendard ne surplombait effectivement plus la statue de Jeanne d'Arc lundi dans la journée, comme l'a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Mais ce drapeau "est en réparation, il était fissuré", a expliqué lundi Jean-François Legaret, maire (LR) du Ier arrondissement de Paris.
Remplacé "dans les meilleurs délais"
En effectuant une recherche sur Twitter on retrouve d'ailleurs une publication (1) du 19 juin montrant un ouvrier, casque sur la tête et outils en main, et qui semble démonter la statue.
"Il ne s'agit en aucune façon de dégradation ou d'acte délibéré d'un tiers, l'étendard est en restauration en atelier spécialisé, car il menaçait de tomber, il sera replacé dans les meilleurs délais", a également affirmé Serge Brentrup, chef des architectes des bâtiments de France de Paris.
Une troisième source, à la Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France, a confirmé cette version : "le drapeau a été déposé pour réparation comme on le fait beaucoup pour des statues dont on s'occupe dans tout Paris". "C'est le vent qui a fait bouger la partie qui représente le tissu, une partie qui commençait à se fendre", a-t-elle précisé.
Cette statue a effectivement perdu un temps son étendard, mais il ne s'agit pas d'un acte de vandalisme. Le drapeau fissuré doit subir des réparations, avant d'être restitué à sa Jeanne d'Arc.