Mosquée de Poitiers : les quatre militants mis en examen

Les jeunes membres de Génération Identitaire au sommet de la mosquée en chantier, samedi, à Poitiers. - -
Quatre militants d’extrême droite ont été déférés ce lundi devant un juge d’instruction pour avoir occupé par la force samedi le chantier de la future grande mosquée de Poitiers.
Ils ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, avec l'interdiction de tout contact avec leur mouvance identitaire, et de toute sortie du département.
"Provocation publique"
Âgés de 23 à 26 ans et sans antécédent judiciaire, les jeunes hommes font partie du groupuscule Génération Identitaire, un mouvement de jeunesse très radical.
La justice leur reproche leur implication dans l’organisation de l’action coup de poing menée samedi à Poitiers, sans aucune autorisation préfectorale. Ils sont également mis en examen pour "provocation publique à la haine raciale" et "dégradations des tapis de prière".
Vers 05h45, samedi, près de 70 membres s’étaient installés sur le toit du bâtiment en chantier, déployant une banderole affichant le nom de leur mouvement. Une action qu’ils ont comparée à la victoire de Charles Martel sur les Arabes à Poitiers en 732.
Ils ont notamment scandé des slogans "à caractère raciste" selon le juge d'instruction. Les passants ont ainsi pu entendre : "À Poitiers, ni kebab, ni mosquée", ou encore "Gaulois, réveille-toi, pas de mosquée chez toi".
>> Regardez le reportage vidéo de BFMTV à ce sujet :
Soutenus par Marine Le Pen
Leur action a fait l’objet de condamnations quasi unanimes dans la classe politique. Quasi, car les militants peuvent se targuer d’un soutien de taille : Marine Le Pen a affirmé sur RTL comprendre leurs préoccupations quant à "la construction de ces gigantesques mosquées-cathédrales", sans toutefois approuver leurs méthodes.
"Je suis atterrée par les réactions d’hystérie de la classe politique. J’aurais bien aimé qu’il y ait les mêmes réactions quand il y a eu des multiples occupations d’églises", a déclaré la leader frontiste.
Sur leur site internet, les membres du groupuscule continuent de revendiquer la légitimité de l’action. Les prévenus risquent une peine de prison.