Monoprix contraint de fermer ses supermarchés à 21h

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Finies les courses de dernière minute au Monoprix. Après Sephora, c'est au tour des supermarchés Monoprix de devoir baisser le rideau au plus tard à 21h. 94 grands magasins de la chaîne (sur 300) sont concernés dans toute la France. C'est un blocage de la CGT à un nouvel accord négocié sur le travail en soirée qui impose à ces grands magasins Monoprix de fermer leurs portes à 21h.
Cet accord prévoyait des augmentations de salaire de 25 à 35% et des repos compensateurs supplémentaires, pour les salariés qui acceptaient de travailler en soirée. Mais « la CGT a exercé son droit d'opposition, rendant ainsi l'accord inapplicable », a indiqué mardi la direction de Monoprix (groupe Casino) dans un communiqué.
« C'était un accord travail de nuit sans limite »
Pour Karl Ghazi, délégué CGT, membre du collectif « Clic P » qui lutte contre les ouvertures des magasins tard le soir, c’est une satisfaction : « Quand vous êtes embauchés vous n’êtes pas en droit de dire 'je veux bien être embauché mais je ne travaillerai jamais la nuit'. Donc il suffit que Monoprix vous colle sur un horaire de nuit et vous travaillez de nuit que vous le vouliez ou pas. Et l’accord tel qu’il était présenté c’était un accord travail de nuit sans limite donc qui pouvait très bien s’appliquer pour un travail jusqu’à deux heures du matin ou six heures du matin ».
Monoprix dit « regretter » la position de la CGT qui va « à l'encontre de l'intérêt des collaborateurs ». La direction affirme que les salariés qui travaillent en soirée « sont tous volontaires ». La direction de Monoprix - qui précise avoir formé un pourvoi en cassation contre la décision de la cour d'appel de Versailles - compte désormais « examiner, magasin par magasin, les réponses à apporter et étudier la situation des collaborateurs concernés ».
« Je ne sais pas si je pourrais continuer mon deuxième travail »
Sabrina qui cumule deux emplois, un le matin, l’autre dans un Monoprix du centre-ville de Paris a peur de devoir abandonner un de ses emplois : « Je commence à 7h du matin, je suis hôtesse d’accueil au Parc des Expositions. Je finis à 15h, et l’après-midi je travaille au Monoprix jusqu’à 22h15. Ils vont nous faire commencer plus tôt, mais si je finis à 15h à Villepinte, le temps de faire le trajet je ne sais pas si je pourrais continuer mon deuxième travail le matin ».
Interrogé sur les conséquences en termes de suppressions de postes, le porte-parole a précisé que le groupe allait « regarder dans les semaines qui viennent comment faire ».
L'annonce survient en effet en plein débat sur le travail nocturne, une semaine après la décision de fermeture à 21h imposée au magasin amiral de l'enseigne Sephora, propriété de LVMH, par la cour d'appel de Paris.