Meurthe-et-Moselle: des dizaines de milliers de signatures contre l'abattage d'un loup

Image d'illustration d'un loup - Patrik Stollarz - AFP
Plus de 45.000 signatures mardi après-midi, et le chiffre ne fait qu'augmenter. Une pétition, repérée par France Bleu Meurthe-et-Moselle, proteste contre la préfecture du département, qui a autorisé l'abattage d'un loup, et rencontre un certain succès.
"Nous demandons de mettre fin à la politique des tirs et de faire appliquer une véritable protection du loup, de faire cesser la haine qui sévit autour du loup et de ses protecteurs", est-il écrit dans la pétition.
Multiplication des attaques selon le préfet
La préfecture de la Meurthe-et-Moselle a annoncé jeudi qu'elle allait autoriser dans les prochaines semaines un tir de prélèvement pour abattre un loup à l'origine d'une multitude d'attaques de troupeaux. Elle parle d'attaques "hors-norme pour un seul spécimen, équivalent à la prédation induite par plusieurs meutes".
Ce loup aurait fait, à lui seul, 136 victimes de janvier à juin 2019, et serait à l'origine de 50 attaques, selon les chiffres donnés par la préfecture, avec une accélération depuis le début de l'année: +233% d'attaques sur la même période par rapport à 2018.
Les auteurs de la pétitions plaident, eux, pour "favoriser un élevage responsable et compatible avec la conservation de la biodiversité. Aimer le loup n’est pas délaisser le berger!"
Dans un communiqué, des associations de défense de l'environnement lorraines rappellent que "le loup est une espèce protégée par la Convention de Berne (1979) et par la directive européenne relative à la conservation des habitats naturels (1992) (...), deux textes (qui) interdisent toute mise à mort intentionnelle du loup".
En attente de décisions du gouvernement
Lors du dernier Salon de l'agriculture, Emmanuel Macron avait déclaré qu'il comptait "réguler" de manière "pragmatique" la population de loups qui s'est développée sur le territoire français. Un arrêté ministériel devrait être publié en ce sens.
"Nous attendons un arrêté ministériel qui, entre autres mesures, permettrait de tuer un loup quand, sur une zone déterminée, il provoque un nombre de dégâts excessifs", a annoncé le préfet, Eric Freysselinard, lors d'un point de presse.
Selon l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), le nombre de loups a atteint, voire sûrement dépassé, les 500 adultes en sortie d'hiver. Sur 53 loups pouvant être tués en 2019, 38 l'ont été. En 2020, ce chiffre augmentera à une centaine de loups.