Mégots, déchets, dépôts sauvages: quelles solutions pour rendre Paris plus propre?

Des mégots par terre, des emballages, des sacs plastiques autour des poubelles, des crottes de chien sur le trottoir. Pour certains Franciliens ou touristes en visite dans la capitale, Paris est trop sale. Invités sur le plateau de BFM Paris ce lundi soir, Helder de Oliveira, directeur de l'observatoire des déchets d'Ile-de-France, et Hervé Guillaume, de l'association des villes pour la propreté urbaine, ont présenté leurs solutions pour rendre la ville plus propre.
"Faire aimer la ville"
Selon Hervé Guillaume, de l'association des villes pour la propreté urbaine, la première mission de la Ville de Paris est de renforcer l'attachement des Franciliens à la capitale. "Il faut faire en sorte que les gens se sentent bien dans leur rue: s'ils se sentent bien, ils n'auront pas envie de la salir", explique-t-il. Ainsi, il félicite chacune des mesures prises par la Mairie ces derniers mois visant à améliorer la qualité de vie des Parisiens, comme la végétalisation de certains espaces publics.
Il assure que la mairie de Paris possède suffisamment d'infrastructures et d'outils pour assurer la propreté de la Ville. L'important est de convaincre tout le monde d'éviter les incivilités.
"Faire évoluer les mentalités"
Les deux hommes sont convaincus qu'en multipliant les actions de sensibilisation et en brandissant la menace de sanctions, les Franciliens et touristes maintiendront la ville plus propre.
"Dans les années 2000, on avait un gros problème avec les déjections canines. Il y a eu une mobilisation des habitants, des associations et de la mairie pour changer les mentalités et inciter les gens à ramasser les crottes de leurs animaux", félicite Helder de Oliveira, directeur de l'observatoire des déchets d'Ile-de-France. "Cela a fonctionné car on a expliqué concrètement quelles étaient les sanctions et on a sensibilisé à pourquoi c'était important."
"La problématique des mégots est similaire. 50% des gens ne doivent pas se poser la question et les jeter. Mais de plus en plus d'initiatives de collectivités et de citoyens permettent de sensibiliser les populations. Petit à petit, les gens vont en prendre conscience", assure de son côté Hervé Guillaume.
Verbaliser?
"Le plus gros fléau est certainement la question des dépôts sauvages", assure Helder de Oliveira. L'Ile-de-France, de par la concentration de sa population et de ses activités, est en effet l'une des régions régulièrement confrontées à cette problématique.
"Cela concerne aussi bien les entreprises que le particulier qui veut jeter son matelas ou un canapé et le dépose en bas de chez lui", constate de son côté Hervé Guillaume.
Il faut y voir à la fois un phénomène "d'incivilité" de la part des particuliers et un problème économique de la part des entreprises. "La mairie de Paris met à disposition des entreprises 90 déchetteries. Mais il faut se soumettre à des horaires et à des plafonds de déchets à déverser limités", explique de son côté Halder de Oliveira. Pour inciter les entreprises à cesser les dépôts sauvages, la Région adoptera bientôt un plan déchets censé apporter des solutions plus concrètes aux entreprises.
Pour les individuels, les deux hommes misent une fois de plus sur un savant équilibre entre sensibilisation et verbalisation.
"À Paris, le service est très performant. Il suffit de se connecter sur un site internet et quelques heures plus tard, c'est enlevé. Mais de nombreuses personnes ne prennent même pas le temps de faire cela", déplore Hervé Guillaume. "La Ville de Paris a mis une balise pour rappeler les règles et les sanctions. Peu importe finalement, de savoir si la personne va réellement être identifiée ou non. L'important, c'est de rappeler à tout le monde que c'est une pratique interdite."