Marseille : un infirmier agressé au couteau à l’hôpital

Ce week-end à Marseille, un infirmier a été agressé à coup de couteau à l’hôpital par trois personnes venues se faire soigner après une rixe. Sur RMC, cet infirmier témoigne : « Le pire aurait pu arriver ».

Un peu plus d'une semaine après le meurtre, au couteau, du jeune Jérémie dans le centre-ville marseillais, la ville a de nouveau été le théâtre de violences dans la nuit de samedi à dimanche. A l'Hôpital la Conception à Marseille, un infirmier a été agressé au couteau à Marseille au sein du service d'Urgences.
Ses trois agresseurs s’étaient distingués un peu plus tôt dans la nuit. Vers 5h et demi, à la sortie d’une boite de nuit près du vieux port, une bagarre a éclaté et un jeune homme de 18 ans est resté à terre, victime d’un coup de couteau à la poitrine. Gravement touché, il a été hospitalisé et opéré en urgence.
Pour se faire soigner, les agresseurs, eux, s'étaient rendus à l’hôpital de la Conception. D’après l’infirmier de garde à l’accueil, ils ont essayé de forcer les portes du service, puis refusé d’être enregistré pour ne laisser aucune trace. Le ton est monté et juste avant de repartir, l’un d’eux a donné un coup de couteau au soignant au bras. La victime s’en sort avec une blessure superficielle n’ayant pas nécessité de sutures mais il est extrêmement choqué de cette altercation et a été arrêté 10 jours. Cet infirmier comme ses collègues se disent victimes d’une violence du quotidien fait de coups et d'insultes.

Un des trois agresseurs interpellé

Un des trois agresseurs d'un garçon de 18 ans dimanche à l'aube dans le centre de Marseille, qui se sont ensuite attaqués à un infirmier des urgences, a été interpellé lundi, a-t-on appris auprès du parquet. Il s'agit du conducteur du véhicule, une Toyota Yaris dont la police municipale avait fourni le numéro d'immatriculation. Né à Marseille et âgé de 27 ans, il est « connu des services de police pour des affaires de vol, d'escroquerie et de recel », selon la même source. Les deux autres agresseurs « sont en cours d'identification », a-t-on ajouté.

« Ils sont devenus menaçants »

« J’ai entendu une de mes collègues crier, je suis allé voir ce qu’il se passait. Il y avait trois jeunes blessés, mais ils ne voulaient pas être hospitalisés », témoigne sur RMC Gérald, l’infirmier d’accueil agressé. « Ils ont voulu partir, j’ai essayé de les raisonner, ils sont devenus menaçants, je leur ai demandé de partir, et un des trois garçons a couru vers moi et m’a donné un coup de couteau. Je vois le pire qui aurait pu arriver. Comme je leur ai dit, je ne suis pas de la police, j’étais là pour prendre soin d’eux, pas pour me faire agresser ».

« Il n'y a plus de respect, c'est récurrent »

Cette violence, Gérald la décrit comme quotidienne, même s’il reconnait volontiers qu’elle ne va heureusement généralement pas jusqu’à un tel point. « Le coup de couteau, ce n’est pas la réalité aux urgences, mais la violence en est une. On se fait insulter, cracher dessus, menacer », témoigne l’infirmier. « L’autre jour, ma collègue se serait fait frapper s’il n’y avait pas eu l’intervention de collègues. L’été dernier, une collègue a été frappée et arrêtée pendant assez longtemps. C’est récurrent. Il n’y a plus de respect, ce n’est pas que la blouse blanche, ce sont les pompiers, la police. J’ai l’impression que les gens veulent tout, tout de suite, et que tout leur est dû. D’ailleurs ils nous le disent : « c’est notre droit ».

M. Chaillot avec Stéphane Burgat