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Manifestation pro-Gaza: heurts à Sarcelles après les violences de Barbès

Des heurts ont éclaté entre manifestants et policiers après un rassemblement pro-Gaza, à Sarcelles.

Des heurts ont éclaté entre manifestants et policiers après un rassemblement pro-Gaza, à Sarcelles. - -

Tout comme à Paris samedi, un rassemblement interdit a tout de même eu lieu, ce dimanche, dans le Val-d'Oise. De violents heurts entre manifestants et policiers ont rapidement eu lieu. Au moins 13 personnes ont été arrêtées.

Voitures incendiées, mobilier urbain saccagé, insultes, tensions, magasins pillés… après les spectaculaires affrontements à Paris, samedi, de nouvelles violences ont gagné, ce dimanche, la ville de Sarcelles. Tout comme la veille, des heurts ont éclaté, dans cette commune du Val-d'oise, à l'issue d'un rassemblement interdit de centaines de sympathisants pro-palestiniens.

A 21h30, le calme semblait être de retour, après des heures d'affrontements. Mais plusieurs commerces ont été pillés, certains incendiés, tandis que les policiers ont été amenés à tirer des balles en caoutchouc sur les protestataires afin de les disperser.

13 personnes arrêtées

Plusieurs dizaines de militants armés de matraques, appartenant notamment à la Ligue de défense juive (LDJ), un collectif de jeunes activistes radicaux, montaient la garde devant la synagogue de la ville, protégée par un cordon de CRS.

Treize personnes ont été interpellées, a indiqué une source policière dimanche soir, consultée par l'Agence France-Presse (AFP). Un bilan encore très provisoire. De son côté, Le Parisien évoque deux policiers blessés.

Entourés d'un dispositif policier important, plusieurs manifestants avaient auparavant pris la parole sur un parvis situé derrière la gare pour dénoncer l'interdiction de manifester, mais avaient incité au calme, disant vouloir "éviter la casse". En vain.

#Sarcelles pic.twitter.com/RvD8vvBqKW
— Dominique Albertini (@dom_albertini) 20 Juillet 2014

Beaucoup de tensions et d'insultes

C'est lors de la dispersion, qui a rapidement suivi le rassemblement, qu'une partie des jeunes manifestants se sont engouffrés dans la ville, vers des positions de CRS, renversant des poubelles et allumant pétards et fumigènes.

Près de la mairie, au moins deux voitures ont été incendiées et de très nombreux véhicules ont eu leurs vitres cassées. Une cabine téléphonique a été détruite, répandant par terre de nombreux bris de glace et des poubelles ont également été incendiées. Dans l'air flottait une odeur âcre, mélange de la fumée grise des incendies et des fumigènes.

Des dizaines de jeunes, aux visages masqués pour certains, ont cassé la vitrine d'une boutique de téléphonie et lancé des pierres en direction des policiers qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Une épicerie casher, qui avait été visée par un attentat à la grenade en septembre 2012 par le groupe dit de "Cannes-Torcy", une cellule terroriste démantelée peu après, a entièrement brûlé. Les boutiques attenantes n'ont pas été endommagées.

"Israël assassin", "Palestine on t'encule", des journalistes agressés

L'ambiance s'est rapidement tendue dans ce quartier, avec des attroupements et de nombreuses personnes aux fenêtres. Des dizaines de manifestants ont crié "Israël assassin!" près du barrage policier sur l'avenue, des dizaines d'autres leur ont répondu "Palestine on t'encule" de l'autre côté.

Un homme âgé en costume marron, parapluie rouge et moustache grise, présenté par un manifestant comme "un Tunisien connu de tous dans la ville", a tenté de calmer les jeunes: "Pas de casse!" a-t-il répété, en appelant à leur "honneur".

Plusieurs journalistes ont été pris à partie par les manifestants. Un caméraman de télévision a été dépouillé de son matériel et un photographe de l'Agence France-Presse (AFP) a été agressé et légèrement blessé.

Deux manifestations interdites

Un défilé pro-palestinien ainsi qu'un rassemblement pro-israélien organisé par la Ligue de défense juive (LDJ) avaient été prévus au même endroit, la gare RER, et à la même heure, incitant la mairie et la préfecture à interdire les deux.

"Le risque avéré de trouble à l'ordre public que pourrait représenter cette manifestation, ainsi que les réactions qu'elle pourrait engendrer, m'ont encouragé, conformément aux directives du ministre de l'Intérieur, à interdire tout rassemblement dimanche en lien avec le conflit au Proche-Orient", avait expliqué, vendredi, le maire PS, François Pupponi.

Jé. M. avec AFP