Les "soi-disant ouvriers" de Goodyear vus par Titan

Titan a renoncé à reprendre l'usine Goodyear d'Amiens Nord - -
Malaise à Goodyear, où le conflit social s'enlise depuis la fin du mois de janvier. Le PDG de Titan International, un temps pressenti pour reprendre l'usine et sauver les 1.173 emplois menacés, s'est fendu d'une lettre ravageuse au ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.
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"J'ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures", écrit en substance Maurice M. Taylor à Arnaud Montebourg.
"Je l'ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m'ont répondu que c'était comme ça en France !", affirme-t-il. "Titan est celui qui a l'argent et le savoir-faire pour produire des pneus. Qu'a le syndicat fou ? Il a le gouvernement français", ironise-t-il.
Montebourg s'abstient de commentaires
La lettre en anglais, datée du 8 février, et publiée par Les Echos, répondait à un courrier du 31 janvier du ministre demandant à Titan d'entamer des négociations pour une reprise de l'usine de pneus.
"Vous pouvez garder vos soi-disant ouvriers", se moque le PDG américain. "Titan n'est pas intéressé par l'usine d'Amiens Nord", conclut sa lettre. Interrogé mercredi soir, Arnaud Montebourg a refusé de commenter cette lettre. "Je ne veux pas nuire aux intérêts de la France." Les syndicats, eux, n'ont pas encore répondu.