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Logement

Des habitats low cost pour répondre à la crise du logement ?

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C’est l’idée proposée par l’UNPI : créer des logements moins chers et plus basiques, avec des pièces fabriquées en série et sans ascenseur. L'Union nationale des propriétaires immobiliers dénonce au passage la surabondance de normes.

C’est une idée qui risque de faire débat. Après les maisons à 100 000 euros de Jean-Louis Borloo, l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) a proposé jeudi la construction de logements low cost pour répondre à la crise du secteur. « La question est simple : voulons-nous des logements parfaits, avec des centaines de milliers de demandeurs de logements, ou voulons-nous mettre en œuvre des moyens pratiques nouveaux pour répondre aux besoins ? », s’interroge l’organisation qui fustige « l’accumulation de contraintes » qui finissent « par interdire la mise sur le marché de logements » et dénonce « la surenchère » dans les exigences environnementales pour la construction. Autre difficulté, les normes sur « l'accessibilité physique » qui ont, selon eux, « tué l'accessibilité financière ».

« Faciliter le logement de tous »

Pour son président, Jean Perrin, la France doit donc s'engager dans une « nouvelle voie », celle de l'habitat « essentiel » à bas coûts qui permettraient de faire face à l'actuelle pénurie de 500 000 à un million de logements dans le pays, selon ses estimations. Avec ces logements low cost, dont l'objectif serait de « faciliter le logement de tous » en permettant des « loyers modiques », l'UNPI espère réduire de moitié le prix de la construction à 900 euros le m2 contre 1 400 à 1 700 actuellement.

« Tout ce qui relève du superflu doit être banni »

L’UNPI a donc des solutions à tout. Par exemple, supprimer les ascenseurs pour faire des économies. Les handicapés ? Pas de souci, leurs seront réservés les appartements « situés en rez-de-chaussée » ! L'idée défendue par les propriétaires est de recourir à la préfabrication ou la fabrication en série d'éléments du bâtiment « comme des modules de salle de bain ou de cuisine ». Une sorte d’Ikea du bâtiment, fabriqué à la chaîne et qu’il n’y a plus qu’à monter. En clair : « Tout ce qui relève du superflu doit être banni ».

L'emploi, soutien d'une politique de ré-industrialisation

Et pour faire d’une pierre deux coups, ces logements seraient bons pour l’emploi. Certains sites industriels pourraient se reconvertir dans la production de ces éléments. « L'industrialisation des procédés de construction permettrait la mise en place, sur le territoire national, d'outils de production adaptés au marché français », fait valoir l'UNPI. Les bâtiments low cost seraient ensuite implantés « dans des zones tendues et non dans celles où l'offre est déjà surabondante », suggère l’organisation.
Pour mener à bien son projet, l'UNPI demande le soutien des pouvoirs publics, en réduisant la TVA sur la construction ou en baissant l'imposition fiscale du bailleur. Reste à savoir si, 40 ans après l’échec de la politique des HLM en banlieue, l’Etat est prêt à prendre à nouveau le risque.

La rédaction, avec AFP