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Société

Les recettes de Terra Nova pour réguler les hauts revenus

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La Fondation Terra Nova, proche du PS, a publié hier mercredi son rapport "Pour une régulation des hautes rémunérations", qui dénonce la flambée des revenus des dirigeants d'entreprises du CAC 40. Et son impact négatif sur les finances publiques et l’économie.

L'écart se creuse entre les très hauts revenus des patrons du CAC et les salaires des plus modestes. Et cet écart a un impact négatif sur l'économie. Ce sont les deux conclusions principales du rapport de la Fondation Terra Nova, proche du PS. Ce rapport, publié hier mercredi et intitulé "Pour une régulation des hautes rémunérations", dénonce la flambée des revenus des dirigeants d'entreprises du CAC 40.

Le groupe de travail, présidé par Martin Hirsch, ancien Haut-Commissaire aux solidarités actives, et Gaby Bonnand, responsable CFDT, formule 11 recommandations pour réduire les inégalités, et notamment celles de :
- taxer davantage les hauts salaires ;
- rendre publics les écarts de rémunérations au sein de l'entreprise ;
- rendre publique l'évolution des hauts salaires ;
- mettre les retraites-chapeaux à la poubelle ;
- faire voter par l'assemblée générale des actionnaires les rémunérations les plus élevées.

« Une fiscalité toujours plus avantageuse »

Gaby Bonnand explique comment et pourquoi les hautes rémunérations jouent un rôle négatif dans l'économie et pour les dépenses publiques : « Les hautes rémunérations échappent à l’impôt ; ce sont autant de recettes qui ne rentrent pas dans les caisses de l’Etat, par une fiscalité qui est toujours plus avantageuse. Faire bénéficier de telles indemnités les dirigeants a un impact sur les salaires du reste des salariés de l’entreprise. Et donc, quand ça a un impact fort qui se traduit par un travail à temps partiel qui déclenche un revenu complémentaire du RSA, cette mauvaise répartition des richesses a effectivement des impacts négatifs sur les finances publiques ».

« Les plus hauts revenus subissent moins le contrecoup de la crise »

L'économiste Camille Landais est chercheur à l'Institut de recherches en politique économique de l'université de Stanford, en Californie. Selon lui, la crise profite aux plus hauts revenus : « Il y a eu une augmentation au cours des 25-30 dernières années des très hautes rémunérations dans les pays anglo-saxons. En France et dans un certain nombre de pays d’Europe continentale, un mouvement similaire est apparu à partir de la fin des années 90. Et ce qui est aussi assez clair c’est que la crise n’a pas mis un coup d’arrêt à cette tendance générale. Du coup on peut penser que les plus hauts revenus subissent moins le contrecoup de la crise dans la plupart des pays à la fois d’Europe continentale et également dans les pays anglo-saxons ».

La Rédaction, avec Jean-Jacques Héry