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Les premiers réfugiés sont arrivés en région parisienne

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Les premiers réfugiés originaires d'Irak et de Syrie ont commencé à arriver en région parisienne ce mercredi matin, après avoir fait le voyage en bus depuis Munich. Un total de 200 personnes sont attendues dans la journée. Elles vont être dans un premier temps hébergées dans des centres d'accueil, avant d'être réparties dans les communes volontaires pour les accueillir.

Ils commencent à arriver ce mercredi. Un premier contingent de deux cents réfugiés originaires d'Irak et de Syrie a commencé à arriver en France ce mercredi matin,alors que François Hollande a annoncé lundi que la France était prête à accueillir 24.000 réfugiés au cours des deux prochaines années.

1.000 réfugiés attendus sur trois jours

Ce convoi de réfugiés syriens ou irakiens, que le gouvernement s'est engagé à faire ramener d'Allemagne pour soulager ce pays, est parti de Munich vers 23 heures mardi pour rejoindre la France, plus précisément la région parisienne, a indiqué l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).

"Les 9, 10 et 11 septembre, 1.000 personnes venues d'Allemagne et ayant obtenu le statut de réfugiés en France arriveront sur notre territoire", a indiqué la Croix-Rouge française dans un communiqué.

Les deux cents premiers réfugiés attendus ce mercredi seront dans un premier temps pris en charge par la Croix-Rouge à Champagne-sur-Seine (Seine-et-Marne) pour 93 d'entre eux, et à Cergy (Val-d'Oise) pour les 110 autres. Dans ces deux villes, les réfugiés seront hébergés pour un mois dans des foyers ou des centres de séjour, qui reçoivent généralement des colonies et des groupes sportifs. Sur place, tout a été préparé pour les accueillir: des lits supplémentaires ont été installés et de la nourriture stockée, souligne Le Parisien. Une cinquantaine de réfugiés sont arrivés en milieu de matinée à Champagne-sur-Seine. "Nous allons les mettre à l'abri", a déclaré le président de la Croix-Rouge française, Jean-Jacques Eledjam, au micro de BFMTV.

Les familles seront ensuite réparties dans les différentes communes qui se sont portées volontaires pour les accueillir. Le Premier ministre Manuel Valls doit d'ailleurs présider ce mercredi à 14 heures à Matignon une réunion interministérielle sur la question de l'hébergement.

Deux maires de droite créent la polémique

Alors que des élus ont proposé d'héberger des réfugiés dans leurs communes, deux maires de droite ont suscité la polémique en disant souhaiter n'accueillir que des chrétiens.

"On ne trie pas en fonction de la religion", "le droit d'asile, c'est un droit universel", a répondu mardi soir Manuel Valls lors de ses voeux à quelques jours du Nouvel an juif, à la synagogue Nazareth à Paris. "Lorsqu’il y a une telle tragédie humanitaire, une telle souffrance et autant de martyrs, on ne se pose pas la question de savoir quel était leur religion", a déclaré de son côté le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ce mercredi. 

Le député-maire de Roanne Yves Nicolin (Les Républicains) avait expliqué que sa ville pourrait "accueillir peut-être une dizaine de familles, mais à la condition qu'il soit bien question de réfugiés chrétiens qui sont persécutés parce que chrétiens en Syrie par Daesh". "Ce que je souhaite, c'est qu'on puisse avoir l'absolue certitude que ce ne sont pas des terroristes déguisés", a-t-il dit.

Celui de Belfort, Damien Meslot (Les Républicains), a affirmé qu'il réfléchissait à accueillir des "familles de chrétiens syriens et de chrétiens d'Irak", parce qu'ils sont "les plus persécutés". "

A qui accorder l'asile? 

Ces prises de position, très minoritaires, semblent également hasardeuses d'un point de vue juridique, la Convention de Genève de 1951 stipulant notamment que les Etats signataires en appliqueront les dispositions "sans discrimination quant à la race, la religion ou le pays d'origine" des réfugiés.

Bernard Cazeneuve a aussi reçu mardi le président de l'Association des maires de France pour baliser le terrain avant une réunion samedi des maires qui se sont portés volontaires pour l'accueil de réfugiés. Il s'agira pour l'État "de mettre à disposition des collectivités l'ensemble des outils et des financements nécessaires", pour organiser "dans des conditions dignes l'accueil des réfugiés persécutés", a indiqué le ministre de l'Intérieur.

De son côté, le président de l'Association des maires de France, François Baroin (Les Républicains), qui n'a pas évoqué la question religieuse, a souligné que des collectivités locales étaient volontaires pour accueillir des migrants, mais "uniquement et exclusivement les réfugiés et naufragés". Le gouvernement a lui aussi évoqué l'accueil de réfugiés, et non de migrants économiques. "Il n'y a pas de bons ou de mauvais migrants", ont toutefois scandé quelques centaines de manifestants mardi soir à Paris, affirmant que "l'asile est un droit".

A.S. avec AFP