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Société

« Les pirates sont sympas »

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La fille du couple français, otage de pirates somaliens sur leur voilier, a réussi à joindre son père. Rassurée, elle témoigne. De son côté, l'armée française se tient prête à intervenir.

Les deux plaisanciers français arraisonnés mardi par des pirates somaliens sont toujours retenus en otage ce matin. Originaires de Tahiti, en Polynésie française, Jean-Yves et Bernadette Delanne, tous deux retraités convoyaient leur voilier, le Carré d'As, depuis l'Australie jusqu'à La Rochelle, lorsqu'ils ont été interceptés. Hier, le bateau a été dérouté vers le village côtier d'Eyl, un repaire de pirates situé à environ 800 kilomètres au nord de Mogadiscio, dans la région semi-autonome du Puntland. Les pirates réclameraient 1 million d'euros de rançon contre la libération des deux Français.

La fille des otages témoigne
La fille du couple français, installée à Papeete, a réussi à joindre ses parents alors que les pirates étaient déjà à bord du bateau. Nos confrères de Radio 1 à Tahiti ont recueilli son témoignage. Visiblement rassurée par cet échange avec son père, elle raconte : « J'ai entendu parler en anglais. Il m'a dit « We are with pirates » [nous sommes avec des pirates]. Donc, j'ai tout de suite commencé à paniquer. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter, et en rigolant, il a ajouté « ils sont sympas ». Et j'entendais ma mère derrière qui disait « tout va bien ». En fait, mon père ressemble comme deux gouttes d'eau au capitaine Haddock, physiquement et mentalement, donc de caractère aussi. Et mon père et moi, on a toujours dit qu'on était des pirates, et qu'on avait ça dans le sang. Donc, je l'imagine bien accueillir les pirates et leur dire « ah, moi aussi je suis pirate ». Il sait quand même garder le sourire. »

L'armée française prête à intervenir

L'armée française, de son côté, se tient prête pour intervenir, comme elle l'avait fait au mois d'avril avec les otages du Ponant. Le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major des armées, détaille les moyens dont dispose l'armée française sur place : « Sur le golfe d'Aden, nous disposons d'une base très importante, la plus importante des bases françaises en Afrique, à Djibouti, où il y a 2900 hommes, des moyens aériens, des hélicoptères Puma de transport. Par ailleurs, nous participons depuis 2001 à une force maritime internationale, la « Task Force 150 », qui compte actuellement 12 bateaux, dont une unité française, le « Courbet ». Et cette force est aujourd'hui dans le golfe d'Aden. »

La rédaction, avec Yannick Olland et Radio 1 Tahiti