Les Françaises utilisent de moins en moins la contraception

- - -
Les Françaises utilisent de moins en moins la pilule. Bien que toujours la principale méthode de contraception en France, son usage a légèrement diminué depuis les années 2000, selon les premiers résultats de l'enquête Fecond Inserm-Ined publiés mercredi. En 2010, une femme de 15 à 49 ans sur deux l’utilisait, mais depuis sa légalisation en 1967, son usage n'avait cessé d'augmenter. Depuis le début des années 2000, pourtant, la courbe s’est inversée et son utilisation a diminué de près de 5%.
Moins de protection chez les jeunes
Cette baisse est dans l’ensemble compensée par de nouvelles méthodes hormonales, telles que les implants, les patchs contraceptifs et les anneaux vaginaux. Les plus jeunes, elles, semblent moins y faire intention. Chez les 20-24 ans, et notamment les moins diplômées d’entre elles, la chute de l’utilisation de la pilule est de plus de 10%, et les nouvelles méthodes hormonales ne grimpent sur la même période que de 5%.
« C’est un coût quand on est étudiant »
Céline, par exemple, fait partie de ces filles qui ne prennent plus la pilule : « Ça ne me convenait pas, je suis très tête en l’air », raconte-t-elle. Elle a donc opté pour un anneau qu’elle paye 21 euros par mois et qui n’est pas remboursé. « C’est vrai que c’est un coût, quand on est obligé de les sortir soi-même, qu’en plus on est étudiant, et qu’on n’a pas forcément les moyens. Au final, on va forcément se diriger vers des pilules qui coûtent moins cher ».
La bonne méthode : la votre
Pour les autres méthodes de contraception, pas de changement de tendance : le recours au stérilet continue à diminuer légèrement tandis que l'utilisation du préservatif comme contraceptif progresse encore. Pourtant, aucune méthode n’est réellement meilleure que les autres. « Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode, explique Marie-Pierre Martinet, la secrétaire générale du Planning Familial, mais il y la méthode qui vous convient au bon moment. La question n’est pas de savoir si ça marche bien, mais de savoir si ça marche bien pour soi ». Elle incite donc les jeunes filles à abandonner la pilule si elles pensent pouvoir trouver un autre moyen de contraception plus en adéquation avec elles. « Si vous ne vous sentez pas bien par exemple avec la pilule, si vous ne vous l’êtes pas appropriée, il ne faut pas hésiter à dire "ça ne me convient pas", j’en change, il y en a d’autres, on essaye, et on essaye encore si ça ne convient pas. Jusqu’à ce qu’on trouve. Il n’y a pas de honte », essaye-t-elle de dédramatiser.
Un point de vue partagé par la gynécologue Elisbeth Aubeny, qui explique que « toutes les études montrent que lorsqu’on choisit sa contraception, elle est efficace ». Son souhait : « que tous les moyens de contraception soient remboursés pour que les femmes aient la possibilité de choisir le moyen qui leur convient ».