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Société

Les faillites se multiplient dans l’agroalimentaire

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Baisse du pouvoir d’achat, hausse des matières premières, changement d’habitudes des Français : les entreprises de l’industrie agroalimentaires souffrent.

Les industries de l'agroalimentaire sont victimes de la baisse du pouvoir d'achat. Selon nos informations, 1 100 PME de l'industrie agroalimentaire ont fait faillite en France depuis le début de l'année. C'est 10% de plus que l'an passé sur la même période.

Les produits discount prennent le pas

Il s'agit en premier lieu d'entreprises de moins de 30 salariés, qui fabriquent des produits de qualité, de marque, qui côutent plus cher à l'achat que les produits discount ou de marques de distributeurs. Elles sont donc les premières touchées par les modifications de consommation des Français, qui achètent moins de marques. Les ventes sont en baisse de 4% alors que les marques de distributeurs progressent de 3%. Un phénomène qui vient s'ajouter à la flambée des prix des matières premières, ces derniers mois.

Parmi les entreprises qui souffrent, on peut citer le troisème fabriquant français de pâtes, Alpina Savoie à Chambery, qui fait l'objet d'un plan de sauvegarde; la grande semoulerie de l'Ouest à Angoulème, qui produit de la semoule de blé pour les grandes marques, et ferme ses portes à la fin de l'année.

« Très préoccupant »

Jean-René Buisson, le patron de l'association nationale des industries de l'agroalimentaire, est revenu sur cette tendance : « On a une augmentation des faillites de 10% d'une année sur l'autre, ce qui pour nous est un signe très préoccupant. Jamais nous n'avons été sur un rythme de ce niveau là. La progression et le fait que ça représente des entreprises qui emploient et qui recrutent, ça nous préoccupe beaucoup ». Comment expliquer ces faillites ? « Il y a un choix nouveau des Français, qui consomment des produits plus basiques qu'ils ne le faisaient auparavant. Aujourd'hui, les Français se détournent un peu des produits à valeur ajoutée pour revenir sur des produits simples et donc moins chers. Une partie de ces entreprises qui fabriquaient des produits avec une forte valeur ajoutée sont touchées directement. Et il y a une autre conséquence : les très fortes augmentations des matières premières, qui n'ont été que partiellement répercutées aux produits finaux, ont beaucoup handicapé des entreprises qui n'avaient pas de trésorerie ».

A terme, ce sont 5 à 10 000 emplois de l'agroalimentaire qui seraient menacés.

La rédaction et Christophe Bordet