Les déboires de Dexia ont coûté 6,6 milliards d'euros à la France

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Les déboires de la banque franco-belge Dexia, en cours de démantèlement, ont coûté jusqu'à présent 6,6 milliards d'euros à la France et cette facture pourrait s'alourdir si une recapitalisation était de nouveau nécessaire, selon un rapport de la Cour des comptes rendu public jeudi. Dans ce rapport, la Cour éreinte également la gestion de cet établissement public, dont la vocation première est de prêter de l’argent aux collectivités locales. Notamment sa stratégie de croissance des années 2000, poursuivie alors que les premiers signes de la crise de 2007 étaient déjà apparus.
« Des risques persistants pour les finances publiques »
Sauvé de la faillite à l'automne 2008, le groupe Dexia a été durement frappé par la crise de la dette, ce qui a rendu nécessaire un second sauvetage en octobre 2011. Au total, le dossier a coûté à ce jour 6,6 milliards d'euros au contribuable français, dont 2,72 milliards pour l'État et le reste pour la Caisse des dépôts (CDC).
Évoquant l'avenir, la Cour des comptes souligne « des risques persistants pour les finances publiques » en raison de fortes incertitudes, notamment l'évolution de la situation de la zone euro. Elle juge également « non négligeable » un risque de recapitalisation de la banque, susceptible d'alourdir la facture pour les États, sans toutefois avancer de montant.
Mauvaise stratégie
L'institution de la rue Cambon fait également valoir que les déboires de Dexia ne sauraient être imputés seulement aux crises survenues à partir de 2007. La Cour souligne la responsabilité de l'ancienne équipe dirigeante, qui a accentué les prises de risques dans les mois précédents la crise financière de 2008, le manque de vigilance du conseil d'administration et l'absence d'alerte des régulateurs, ainsi qu'une recherche tardive et incomplète des responsabilités.