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Société

Les critiques de Monseigneur Vingt-Trois ne faiblissent pas

L'archevêque de Paris, André Vingt-Trois, a déploré jeudi qu'un "climat malsain" soit entrain de s'installer en France où le gouvernement multiplie les démantèlements de camps de Roms. Le président de la Conférence des évêques de France a dénoncé "une sor

L'archevêque de Paris, André Vingt-Trois, a déploré jeudi qu'un "climat malsain" soit entrain de s'installer en France où le gouvernement multiplie les démantèlements de camps de Roms. Le président de la Conférence des évêques de France a dénoncé "une sor - -

PARIS (Reuters) - L'archevêque de Paris, André Vingt-Trois, a déploré jeudi qu'un "climat malsain" soit entrain de s'installer en France où le...

PARIS (Reuters) - L'archevêque de Paris, André Vingt-Trois, a déploré jeudi qu'un "climat malsain" soit entrain de s'installer en France où le gouvernement multiplie les démantèlements de camps de Roms.

Sur Europe 1, le président de la Conférence des évêques de France a dénoncé "une sorte de concours de celui qui paraîtra le plus sécuritaire".

"Je ne condamne pas la loi. Je pense qu'il y a des choses légales (...) mais que la mise en oeuvre de la loi n'est pas forcément toujours morale et qu'il faut que la légalité s'accompagne d'une réflexion sur le sens de l'homme", a-t-il insisté.

Interrogé sur les critiques grandissantes de la politique gouvernementale au sein de l'Eglise, il a fait valoir qu'elle ne disait "rien de nouveau".

"Tout ce que je dis, je le dis depuis deux, trois ans. Ce n'est pas de ma faute si on écoute ce que nous disons que quand cela arrange le débat politique", a dit le cardinal Vingt-Trois qui s'est dit disposé à rencontrer le ministre de l'Intérieur, chargé de mettre en oeuvre les consignes présidentielles sur les Roms.

La date de la rencontre avec Brice Hortefeux n'est pas encore fixée.

"Je ne vais pas le voir pour lui faire changer sa manière de faire. J'y vais pour lui dire ce que pensent les catholiques, la manière dont ils éprouvent les mesures qui sont prises (...) et pour lui rappeler qu'il y a un certain nombre de limites qu'il ne faut pas franchir", a expliqué Mgr Vingt-Trois.

Il a estimé qu'on avait peut-être sur-interprété les propos du pape Benoît XVI dimanche sur les "diversités humaines" qui ne s'adressaient pas uniquement à la France.

"Il se trouve que ce dimanche, la liturgie avait pour thème l'accueil de l'étranger. Il l'a commenté. Je pense qu'on a pensé que le pape ne voyait jamais d'autres problèmes dans le monde que la France", a-t-il ironisé, avant de réagir implacablement aux propos d'Alain Minc.

L'essayiste a laissé entendre mercredi que le pape, d'origine allemande, était un "héritier" du régime nazi et qu'il n'avait, à ce titre, pas le droit de s'exprimer sur la situation des Roms, pourchassés sous le IIIe Reich.

Benoît XVI est l'héritier de l'Allemagne "comme Alain Minc et l'héritier de toute la France et ça ne l'empêche pas de parler", a fait remarquer André Vingt-Trois. "Le pape est allemand, Alain Minc est français: il pense que la France n'a rien à se reprocher dans le passé".

Laure Bretton