Les commerces de centre-ville en souffrance dans le Nord et le Pas-de-Calais

Moins de commerces dans les centres des villes moyennes des Hauts-de-France. C'est le simple mais douloureux constat dressé par l'Insee, qui a publié mardi une étude sur le recul des magasins des centres-villes des communes comprenant plus de 5000 emplois et moins de 150.000 habitants. Un phénomène qui touche particulièrement le Nord et le Pas-de-Calais.
Si le commerce se maintient globalement sur l'ensemble des agglomérations des deux départements, entre 2009 et 2015 - période sur laquelle a été menée l'enquête de l'Insee - près de 400 boutiques ont en effet disparu du cœur historique des villes moyennes des Hauts-de-France, passant de 7 600 à 7 200.
Calais, Saint-Omer ou Boulogne-sur-Mer sont particulièrement concernées par cette disparition des magasins de centre-ville. En six ans, le nombre d'emplois salariés dans le commerce de proximité en centre-ville y a diminué de plus de 2%.
La périurbanisation en cause
Sans surprise, ce phénomène est en grande partie lié à la périurbanisation des villes moyennes, comme l'a expliqué mardi François Chevalier, directeur adjoint à l'Insee, sur le plateau de BFM Lille.
"Les gens s'installent maintenant de plus en plus loin des villes pour trouver un logement plus grand et un cadre de vie plus agréable. Les centres-villes se dépeuplent alors que les périphéries se peuplent", a-t-il déclaré.
"Les commerces non-spécialisés, les supermarchés, créent de l'emploi, font concurrence aux commerces de centre-ville" en attirant les personnes ayant quitté le cœur des communes moyennes, a ajouté François Chevalier. Le e-commerce n'est pas en reste dans la disparition des boutiques de centre-ville, pour qui il "constitue une concurrence", a ajouté l'expert.
Des actions pour pallier la disparition des commerces dans le centre des villes
Le phénomène de désertification des centres historiques par les commerces n'est pas propre aux Hauts-de-France. À l'échelle nationale, le programme "Action Coeur de Ville" a ainsi été lancé en 2017 pour lutter contre la disparition des boutiques dans le cœur des villes comprises entre 20.000 et 100.000 habitants.
Il y a quelques semaines, la ministre Jacqueline Gourault a par ailleurs annoncé que plus d'un milliard d'euros allait être alloués à cette initiative de revitalisation des centres-villes en déclin. Parmi les communes du Nord et du Pas-de-Calais concernées par ce dispositif, on retrouve notamment Douai, Arras, Calais, Dunkerque, Lens, Maubeuge, Saint-Quentin, Boulogne-sur-Mer ou encore Valenciennes.