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Société

Le salon de l’auto face à l’espionnage industriel

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A deux jours de l’ouverture au public, le salon de l’auto se prépare… Dans le plus grand secret. Prototypes, fichiers clients, les informations à protéger sont nombreuses, et le risque d’espionnage industriel aussi.

D’abord la presse, ce jeudi, puis le public, samedi, pour deux semaines d’exposition. Le salon de l’automobile fait ses derniers préparatifs et les 270 marques, de 23 pays différents, ajustent les détails. Dans un contexte économique morose, ils espèrent que le salon, porte de Versailles à Paris, dopera les ventes ou améliorera l’image de la marque.
Malheureusement, un tel évènement attire aussi les espions industriels. Selon le délégué interministériel à l’intelligence économique, 1 000 affaires d'espionnage industriel ont été recensées en 2010 en France, et le secteur automobile fait partie des secteurs les plus touchés. Alors avec un million de spectateurs attendus, il faut évidemment faire attention.

« A 23h, au Lido, au détour d’un dîner arrosé... »

« Ça peut être intéressant, en tant qu’observateur, de voir la pratique commerciale de vos concurrents », reconnaît Franck Tognini, chercheur en intelligence économique, même si pour lui, « le principal risque est ailleurs. Par exemple, un cadre supérieur, c’est surtout à 23h, au Lido, au détour d’un dîner arrosé, qu’il risque de donner beaucoup plus d’informations que sur son stand ».

« Un risque maximum »

Lui aussi chercheur en intelligence économique à l'IRIS (Institut des relatons internationales et stratégiques), Ali Laïdi conseille de rester discret. « C’est un risque maximum de se faire piquer des technologies ou des fichiers clients, ou se faire observer par un concurrent pour savoir qui vient dans votre stand », pense-t-il. Quant à la pression, elle est énorme. « Dans l’automobile, c’est très important, car dans les années qui arrivent se dessinent des innovations technologiques qui vont permettre à certains acteurs de mettre la main sur des marchés, donc il y a une vraie sensibilisation sur ces grands salons industriels », estime le chercheur.

La Rédaction, avec Victor Joanin