Le gaz de schiste au cœur de la Conférence environnementale

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Cinq ans après le Grenelle de l’environnement, c’est cette fois-ci à François Hollande de tenir le premier grand rendez-vous écologique de son mandat. Le président de la République ouvre ce vendredi matin, en compagnie de Jean-Marc Ayrault, Delphine Batho et Arnaud Montebourg, la conférence environnementale. Parmi les sujets les plus chauds : le débat sur les gaz de schiste.
Nucléaire, forages pétroliers et gaz de schiste
Trier, planifier, prioriser : pendant deux jours, le gouvernement va écouter les requêtes des associations, syndicats, et Medef et tenter de trouver un terrain d’entente autour de cinq tables rondes. La plus animée sera sans doute celle sur l’énergie où se côtoieront les sujets du nucléaire, des forages pétroliers en haute mer et des gaz de schiste. Pour le moment, leur exploitation est interdite, mais le débat est loin d’être tranché et le gouvernement semble hésitant. La ministre de l’Environnement avait ainsi laissé une porte ouverte en déclarant que si les techniques d’exploitation changeaient, on pourrait en rediscuter. Actuellement, le gaz de schiste est en effet extrait grâce à la technique dite de la fracturation hydraulique, extrêmement polluante.
« Un danger absolu »
Pascal Durand, secrétaire national d'EELV (Europe écologie les verts), espère bien que cette conférence permettra de mettre un point final au débat. « A l’heure actuelle, il n’y a de toute façon aucune autre méthode que la méthode de la fracturation hydraulique qui est un danger absolu et qui, rien que pour ça, doit être interdite. Mettons la même force sur les énergies renouvelables qui ne polluent pas et qui par ailleurs ne couteront rien à terme au contribuable. C’est ça que nous attendons ».
« Faire une expérimentation en France »
Le problème, c’est que les industriels, eux, attendent autre chose. Président de l’UFIP (Union française des industries pétrolières), Jean Louis Schilansky veut appaiser le débat grâce à des études française. « Aujourd’hui, le jugement qui est porté sur la fracturation hydraulique et des gaz de schiste, c’est un jugement porté à partir des expériences américaines. La seule façon de sortir de cette polémique, c’est de faire une expérimentation en France ». Le but, il ne le cache pas, serait de montrer les bons côtés du gaz de schiste : « Ce qu’on veut montrer, c’est qu’en utilisant des techniques adaptées, oui, on arrive à réduire l’impact sur l’environnement. Si on ne fait rien, et bien on continuera d’importer des quantités extrêmement importantes de gaz qui viennent détériorer la balance commerciale de notre pays », s’inquiète-t-il.
Une taxe sur le kérosène
Autres sujets sensibles à aborder durant ces deux jours : la table ronde Fiscalité écologique. Les écologistes proposent la fin de certaines niches fiscales jugées anti-écolo et demandent la taxation du kérosène utilisé par les compagnies aériennes pour les vols intérieurs. Le Medef y est farouchement opposé.