Le boom des cigarettes électroniques

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Elle ravit les fumeurs, et inquiète les professionnels de la santé. Comme sa grande sœur finalement. La cigarette électronique est en plein boom : 1 million de Français l’auraient déjà testée et 500 000 l’utiliseraient au quotidien, selon l'estimation des fabricants de cigarettes électroniques, qui voient leur chiffre d’affaires exploser depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics.
Ce bâtonnet en plastique, qui ressemble souvent à une vraie cigarette, est composé d'une batterie qui permet de chauffer un liquide parfumé pour en fumer la vapeur. Le fumeur a même le choix dans les parfums : pomme, myrtille, banane ou vraie odeur de tabac... Qu'elle diffuse ou non de la nicotine, cette cigarette reproduit le geste du fumeur et permet de recracher la fumée qui en émane. Et on peut l’utiliser dans les lieux publics où le tabac est prohibé.
On trouve de plus en plus de points de vente spécialisés dans les cigarettes électroniques. Un kit de 2 cigarettes électroniques coûte environ 50 euros, et les recharges, qui contiennent l’équivalent de 15 paquets de cigarettes, coutent entre 5 et 7 euros.
« C’est comme si on fumait, on ne ressent pas de manque »
Les adeptes sont essentiellement des fumeurs qui souhaitent arrêter le tabac classique. « C'est concluant, j'ai arrêté de fumer, ça fait 3 mois, assure Magalie, rencontrée par RMC dans une boutique spécialisée, sa cigarette électronique à la main. Ça a marché tout de suite alors que j'étais une grosse fumeuse. Je peux continuer à avoir le geste de fumer ». « J'avais envie d'arrêter, mais j'avais peur de le faire brutalement, explique de son côté Evelyne, infirmière de 58 ans. J'ai vu d'autres collègues gros fumeurs essayer ça, alors j'ai essayé à mon tour, et ça marche très bien. J'étais une grosse fumeuse. C'est surprenant, c'est comme si on fumait, on ne ressent pas de manque ».
« Elle fonctionne avec un gaz dont on ne connaît pas la nocivité »
La cigarette électronique, recette miracle pour arrêter de fumer ? Pas vraiment selon Joseph Osman, directeur de l'Office français de prévention du tabagisme : « Cette cigarette n'est pas inoffensive. Elle ne va pas aider les gens à arrêter de fumer, elle va au contraire leur permettre de fumer là où c'est interdit. En plus elle fonctionne avec un gaz - l'éthylène glycol - dont on ne connaît pas à terme la nocivité sur la santé. Et puis il y a des cartouches de nicotine, ce qui fait que les gens vont rester dépendants. Si vous ne vous déshabituez pas du geste, vous pouvez toujours à un moment ou un autre reprendre les cigarettes classiques ».
D’ailleurs, en mai dernier, l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a recommandé de ne pas consommer ces cigarettes.