La santé des Franciliens menacée par le bruit des transports

Selon un rapport de Bruitparif, 90% des Franciliens sont exposés à des niveaux de bruits supérieurs aux recommandations de l’OMS. Comme pour la pollution de l'air, ces nuisances exposent les habitants de l’Ile-de-France à des problèmes de santé.

On savait les Franciliens particulièrement exposés à la pollution de l'air, mais un autre type de nuisance a aussi des conséquences sur leur santé: le bruit. Une étude de Bruitparif à paraître ce samedi et révélée par le journal Le Monde, s'est attachée à évaluer les impacts sanitaires du bruit des transports et le constat est sans appel.

Sur les 10 millions d'habitants de la "zone dense francilienne" qui correspond à la Métropole du Grand Paris, 90% de la population est exposée à des niveaux de bruit supérieurs aux valeurs recommandées par l'Organisation mondiale de la Santé. L'OMS vient de durcir ses seuils de recommandations, ce qui a conduit Bruitparif à revoir à la hausse sa dernière évaluation de 43%, qui datait de 2015.

Cette exposition n'est pas sans conséquence et se traduit selon l'étude par 107.766 années de vie en bonne santé perdues par an. A l'image de la pollution de l'air, cette exposition à la pollution sonore a en effet des conséquences sur la santé à long terme.

Lien entre exposition au bruit et problèmes de santé

Des études scientifiques ont mis en lumière le lien entre exposition au bruit dans l'environnement et problèmes de santé. Ces nuisances peuvent notamment perturber le sommeil et à terme favoriser des pathologies cardiovasculaires. 

"Les résultats de l’étude démontrent que le bruit est bien plus qu’une simple atteinte à la qualité de vie, il constitue un réel risque pour la santé des populations. Il est grand temps que les pouvoirs publics se mobilisent pour intégrer pleinement la lutte contre le bruit dans leur politique d’aménagement du territoire et de mobilité", insiste dans Le Monde la directrice de Bruitparif, Fanny Mietlicky.

Les Franciliens les plus exposés sont ceux situés à proximité des aéroports et des zones de survol. D'après l'étude de Bruitparif, les habitants de Compans en Seine-et-Marne sont ceux le plus exposés à des sources de bruit élevés: à la fois les nuisances de l'aéroport Charles-de-Gaulle, celles du passage de la ligne K du Transilien et celles de la nationale 2. A cause de cette exposition au bruit, les habitants de Compans cumulent 38,1 mois de vie en bonne santé en moins. 

Carole Blanchard