La Poste annonce 5 000 recrutements supplémentaires d'ici 2014

Afin « d'alléger la pression sur ses effectifs », La Poste a annoncé jeudi qu'elle allait recruter finalement 15 000 personnes d'ici 2014. C'est 5 000 embauches de plus que prévu, comme le recommande le rapport Kaspar pour l'amélioration du climat social au sein du groupe.

La Poste veut « alléger la pression » qui pèserait sur ses salariés. La direction du groupe a annoncé jeudi qu’elle allait embaucher finalement 15 000 personnes d’ici 2014, et non plus 10 000 comme envisagé dans un premier temps. La direction a donc décidé de suivre à la lettre les recommandations de l’ancien secrétaire général de la CFDT, Jean Kaspar, chargé d'un rapport sur les conditions de travail à la suite de deux suicides de salariés au début de l’année. Jean Kaspar préconisait l’embauche de 5 000 personne supplémentaires afin d’apaiser le climat social au sein de l’entreprise.

Des embauches essentiellement en CDI

Selon la direction du groupe, qui emploie quelque 240.000 personnes, l'ensemble de ces embauches se feront en contrat à durée indéterminée (CDI). Parmi les recrutements, 5.000 concerneront des jeunes, notamment issus de l'alternance.
Pour autant, les départs naturels, estimés à 8 à 10.000 par an, selon la direction, ne seront pas compensés par ces embauches.
Le malaise social à La Poste avait éclaté au grand jour après le suicide sur leur lieu de travail de deux cadres en Bretagne le 29 février et le 11 mars. Jean-Paul Bailly, le président du groupe, avait alors lancé un « grand dialogue » et chargé une commission présidée par Jean Kaspar de présenter un rapport.

« C'est de la poudre aux yeux »

Pour les deux premiers syndicats du groupe, la CGT et SUD, ces annonces sont loin de répondre aux attentes des postiers, qui ont vu les effectifs diminuer fortement ces dernières années. « On est en train de passer de l'exaspération à la colère », a réagi Bernard Dupin (CGT), soulignant qu'il aurait fallu « arrêter cette hémorragie » avec « des soldes négatifs chaque année ».
« C'est de nouveau de la poudre aux yeux ! », a renchéri Régis Blanchot (SUD), relevant que « la commission Kaspar avait été mise en place parce qu'il y avait un tel mal-être à La Poste qu'il s'est traduit par des actes irréversibles ». Il a jugé la réponse « à mille lieux des attentes et des besoins des postiers ».

La Rédaction avec agences